L’Enfant Terrible

In 3008 MK3, Design, Matthias Hossann, Peugeot
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Faut-il toujours mettre tout le monde d’accord ? Quelques jours après sa révélation, c’est un peu la question que pose le 3008 de nouvelle génération. Evidemment, il est toujours préférable de plaire. Mais si on veut atteindre un certain niveau d’exclusivité, ça peut sembler un peu contreproductif : la distinction implique d’échapper au commun, de ne pas être confondu avec la norme plate et banale du tout venant : à force d’être dans le consensus, on risque d’être noyé dans le compromis, et d’y sombrer. C’est normalement un problème auquel sont confrontés les artistes : ils ne peuvent pas se contenter de proposer ce qui plait déjà, ils doivent former le goût en le devançant, en le créant même, et non le suivre. Ce même dilemme se pose aussi dans l’univers du design, de façon plus complexe encore puisqu’il s’agit, simultanément, de satisfaire les attentes de la clientèle, tout en lui proposant quelque chose à quoi elle ne s’attendait pas tout à fait.

Parce qu’aussi étrange que ça puisse paraître, ce qu’on attend, c’est de l’inattendu.

Dès lors qu’une marque existe sur le très long terme, elle doit nourrir deux projets potentiellement contradictoires : satisfaire dans la continuité une clientèle qu’il s’agit de fidéliser, sans lasser son public déjà acquis, désireux de découvrir quelque chose de nouveau. Il s’agit donc d’écrire une histoire, de tisser un récit qui ne soit pas la perpétuelle répétition du même épisode tout en poursuivant un arc narratif cohérent, afin que chacun demeure en territoire familier, sans pour autant avoir l’impression de faire du surplace.

Equilibrium

L’exercice demande un sens de l’équilibre aussi précaire que le dosage des forces s’affrontant dans une mêlée de rugby. On ne sait qu’après coup si l’édifice plie, broyé par les puissances antagonistes dont il est l’épicentre, ou si émerge de cet agencement puissant et fragile à la fois une forme nouvelle dont tout le monde, finalement, reconnaîtra cette évidence dont personne n’était, à l’origine, certain.

Il faut sans doute lire l’évolution du 3008 de Peugeot à la lumière d’éléments de ce genre : Peugeot aurait pu choisir de faire évoluer son modèle très graduellement sans rompre avec ce qu’il est, en effectuant juste quelques retouches visant à ce qu’il reste dans l’air du temps. Mais la marque pouvait aussi proposer quelque chose d’assez radicalement nouveau pour que le changement de génération soit sensible, et qu’on constate qu’il s’agit bien de deux modèles sensiblement différents, tant dans l’apparence physique du nouveau 3008, que dans le rapport d’usage qu’on peut avoir à ce modèle.

Les analyses délaissent peut-être un peu cet élément : chez Peugeot, ça fait maintenant un moment qu’on a choisi de ne plus faire évoluer la dénomination des modèles, en gardant le compteur numérique bloqué sur le 8. Un tel choix contraint un peu à trancher assez nettement entre une génération et une autre, pour ne pas donner l’impression à la clientèle qu’acheter une 308 de 2022, ce soit la même chose qu’en acheter une de 2014. Certes, on voit que Tesla fonctionne différemment, au point que des changements de structure importants, typiques chez les autres marques du passage d’un modèle à un autre, peuvent se glisser tout à fait discrètement sous la carrosserie presque inchangée, donnant l’impression d’une évolution continuelle, graduelle, d’un organisme dont les éléments sont upgradés au fur et à mesure, comme si on mettait à jour sans fin un seul et même modèle intemporel, dont on ne pourrait absolument pas discerner les millésimes. Une telle politique de changements graduels explique le caractère très neutre du design des modèles les plus vendus de la marque américaine : leur dessin doit être intemporel puisqu’il est censé durer indéfiniment. A contrario, on peut comprendre ainsi pourquoi Peugeot fait le choix d’une évolution beaucoup plus nette entre une génération et une autre : puisqu’à la manière des familles royales ou de la succession des Papes, le nom est transmis de père en fils, chaque nouveau venu doit se démarquer nettement de celui qui le précède, histoire de marquer de sa patte l’histoire de la marque, tout en cultivant un aire de famille suffisant pour être immédiatement reconnu en tant que membre de sa propre famille.

Rencontre du troisième type de 3008

Si on fait le tour de ce 3008, on constate qu’il respecte les termes de cette équation, quand bien même le succès demeure à ce jour l’inconnue de celle-ci. Il le fait d’une façon qui n’est pas forcément celle qu’on attendait, mais on l’a déjà dit : ce faisant, il nourrit en nous cette appétence qui est la nôtre pour ce qu’on n’avait pas vu venir.

Avoir atteint la maturité, c’est être en mesure de s’affirmer sans avoir besoin de chercher l’approbation dans le regard des autres. Cette idée, il faut sans doute l’avoir en tête en observant ce nouveau né. Et ce qui est étonnant, c’est qu’elle avait été déjà théorisée dans la campagne de publicité lançant sur le marché le 5008 actuel : on y voyait un père expliquant à son fils quels sacrifices il fallait faire pour « réussir ». Mais en montage parallèle, on voyait que le fils, lui, allait mener sa propre existence en choisissant de vivre précisément tout ce à quoi avait renoncé son père. Les meilleurs disciples sont ceux qui trahissent leur maître. Judas, Platon, ont montré la voix. Les meilleurs fils sont ceux qui laissent leur père vivre sa propre vie, et osent en vivre eux-mêmes une autre.

C’est le choix opéré par Peugeot pour ce nouveau 3008, qui ne pourra sous aucun angle être confondu avec celui qui l’a précédé. Pas plus que celui-ci ne ressemblait au premier modèle du nom.

Full Frontal

L’élément frappant, au premier regard, c’est l’évolution spectaculaire de la face avant. De plus en plus animal, ce nouveau visage semble tout droit sorti de la galerie de l’évolution du Museum d’Histoire naturelle. La première impression qu’il provoque est liée à l’univers bestial des monstres marins, au point qu’on le dirait surgi de ce genre d’obscurité qu’on ne rencontre que dans les grands fonds, là où l’absence de tout photon abrite encore des formes de vie vieilles de millions d’années. Sur les filets du net, le 3008 attire à lui les métaphores évoquant le bestiaire aquatique. Tous les poissons à grande bouche y passent, du mérou à la murène en passant par les créatures préhistoriques les plus deeply dark.

Il faut, clairement, qu’on parle de cet avant. Il faut qu’on en parle et, pourtant, il va être difficile de le faire avant de l’avoir vu, en vrai. Parce que de toute évidence, ça se joue à très peu de choses. Il ne s’agit pas d’éviter d’en dire du mal. Il s’agit de tenter de cerner ce que cette proposition donne « pour de vrai ». Ce qui peut désarçonner, c’est qu’il n’y ait pas d’évidence immédiate dans cette gueule d’un dessin et d’un format nouveaux. Ca faisait un moment qu’on se disait qu’il faudrait sans doute un moment pour s’y faire, et depuis hier, on regarde les photos en constatant que, décidément, ce processus est encore en cours. Un peu comme s’il fallait que nous reconfigurions en nous nos propres goûts afin de les mettre au diapason du pavé que Peugeot lance dans la mare de nos préférences esthétiques.

L’impression que ça donne, c’est d’être à côté de la plaque, de ne pas être prêt, comme si le temps s’était brusquement accéléré autour de soi, et qu’on se trouvait soudain en décalage par rapport au design de l’époque. Et on se retrouve à tisser des impressions et des jugements contradictoires, en constatant qu’on pense que c’est réussi, tout en sentant que ça ne va pas. Cet avant exploite, de façon extrême, cette espèce de visage à deux lectures que cultivent les bagnoles depuis qu’on a fait grimper l’altitude de leur capot trop haut pour qu’elles aient le museau incisif et le regard au ras du bitume. La plupart des marques ont compris le truc, en observant Citroën, Nissan et, plus anciennement encore le Multipla : comme on assimile les phares au regard de la bagnole, si on répartit les sources d’éclairage sur plusieurs altitudes on trouble le regard, on disperse la lecture des volumes et, en jouant sur le fait que les optiques sont les unes allumées tandis que les autres sont éteintes, selon les situations on donne à voir un visage assez différent, dont les contours et les équilibres esthétiques changent en fonction des heures du jour et de la nuit.

Une des illustrations de ce principe se trouve dans Alien 4, Résurrection de Jean-Pierre Jeunet (1997). La créature finale manifeste sa double nature d’engeance bestiale et de véritable baby de Ripley par son aptitude à changer de regard, et donc de visage, selon la façon dont elle est éclairée. En effet, sous certains angles, la lumière parvient percer les arcades sourcilières et à rendre visibles ses yeux au fond de ses orbites démesurées ; alors seulement on devine des sentiments intérieurs tels que la détresse, suffisamment humains pour qu’on puisse s’attacher à celui qui, un instant après, aura cette espèce d’absence d’eye contact dont font preuve les êtres en lesquels on devine que les forces animales ont depuis toujours écrasé les maigres potentiels d’humanité.

Toutes proportions gardées, selon la façon dont on regarde le 3008, on peut considérer que ses stries lumineuses constituent son regard, simplement surligné par les sourcils supérieurs, ou qu’au contraire, ce sont les projecteurs qui permettent à ce visage de voir, tandis que les griffes constituent la dentition extérieure ou les rides d’expression latérales d’une gueule grand ouverte sur l’asphalte, prête à dévorer la route. A priori, on ne verra jamais la paire de trois griffes éclairées sans que les projecteurs le soient aussi. Pourtant, dans le cas particulier de ce 3008, on aimerait précisément pouvoir bénéficier de ce visage alternatif, parce que ce sera précisément celui des Peugeot de demain, tel qu’on a pu le découvrir sur Inception, et tel qu’il se présentera sur la prochaine génération de 208 et 2008.

Chainon manquant

Mais cette perspective permet, justement, de comprendre que le 3008 III est en réalité le chainon manquant entre l’esthétique héritée de Gilles Vidal, et ce que Matthias Hossann et son équipe semblent avoir en tête : faire transiter les griffes de la mâchoires vers les orbites de la bête, pour qu’elles constituent le regard incisif des Peugeot sur le monde.

Cette face peut sembler un peu transgressive et clivante. Mais ce faisant, le 3008 perd en évidence ce qu’il gagne en distinction. D’autres modèles réclament eux aussi un effort d’accoutumance. Les Lexus par exemple, s’adressent à un public susceptible d’accueillir une forme nouvelle sans s’en détourner sous prétexte que, justement, elle ne leur parle pas immédiatement. En réclamant un public adulte, capable de se confronter à ce qui ne satisfait pas tout de suite ses goûts, le 3008 entre lui aussi dans la sphère de la maturité. Le risque est mesuré parce qu’en réalité, ce qui le constitue a fait l’objet d’un accompagnement progressif qui nous permet d’être plus préparés qu’on ne le croit à l’accueillir, et à l’apprécier.

Ainsi, on s’étonne de voir le nom du modèle apposé entre les optiques avant. Mais en fait, ce positionnement n’est pas si différent de celui que connaissent déjà les 208, 308, 408 et 508. Les 3008 et 5008 restylés l’ont aussi arboré en bout de soft nose. Si, ici, le principe semble différent, c’est parce que cet élément est aujourd’hui distinct, en aspect matériel et en forme, du capot lui-même. Mais il s’agit finalement davantage d’une évolution que d’une révolution. De la même façon la 508 restylée nous a aussi préparés à voir les griffes se démultiplier et remonter sur le visage pour encadrer une calandre qui ne peut plus être considérée comme une prise d’air inférieure. Les formes glissent comme dans un visage observé en morphing. Tout est évolution dans ce design, et c’est finalement d’autant plus lisible que la préscience offerte par Inception permet de prolonger le film en flash-forward, pour comprendre le sens de la séquence actuelle.

Choc de simplification

De façon générale, les formes du 3008 vont vers une plus grande simplicité. Longtemps par exemple j’ai regardé celui que nous avons possédé en me demandant à quoi il ressemblerait sans ses protections de bas de portes en plastique noir. J’aurais aimé qu’une version allégée existe, débarrassée de ce genre de protection pour avoir la tôle à nu, dans une silhouette davantage cintrée au niveau des bas de caisse. Comme sur une 308 en somme. Le nouveau 3008 ressemble un peu à ce que j’avais en tête, avec des flancs plus simples, cultivant une apparence très sobre tout en ménageant suffisamment d’effets esthétiques pour que les volumes tendent dynamiquement le profil.

Forcément, la lunette plus inclinée fait basculer les masses vers l’avant, et l’agencement des lignes est tel que toutes les forces semblent se concentrer sur le train avant. Et si d’habitude les lignes d’une Peugeot semblent se répartir à partir de ses optiques, ici les volumes de l’engin paraissent se distribuer à partir des passages de roue avant, comme s’il fallait cette fois-ci mettre en scène cette puissance et ce couple nouveaux, tirés des batteries logées au fond de la machine, capables d’arracher la masse de la position arrêtée, quand bien même le 3008 n’est pas exactement léger.

On l’évoque moins que la face avant ou l’arrière fast-back, mais le profil est aussi marqué par un détail qui apparente imperceptiblement le 3008 à un concept car : l’absence de lécheur de vitre est, vraiment, typique de l’univers des show-cars. C’est un signe très discret, mais il agit par contraste avec le reste de la production automobile, de façon assez sensible : pour une fois, un certain standing s’exprime par l’absence d’un équipement. Pour des raisons sans doute semblables, on se passera aussi d’essuie-glace arrière. Dans ce genre de choix se trace la frontière qui sépare le nouveau 3008 de bon nombre de ceux qu’on considère comme ses concurrents. Et de façon générale, en regardant ce nouveau modèle, on a l’impression que l’allure de cette voiture n’a accepté que très peu de compromis avec des considérations relevant du marketing. On en reparlera en passant à l’intérieur.

Cette sobriété, on la retrouve dans la façon dont la lunette jointe avec la custode, exactement comme deux panneaux de vitrage peuvent le faire sur la façade d’un gratte ciel. C’est tellement évident qu’il est bon que Matthias Hossann le souligne en interview, car on pourrait tout à fait passer à côté de ce genre de détail. Il y a d’ailleurs là quelque chose qui m’interpelle quelque part : j’avais déjà écrit que, dans le tour du propriétaire que je fais subir à chaque nouvelle Peugeot, j’observe comment la lunette arrière est enchâssée entre les montants arrière. Evidemment, comme ici il n’y a pas de montant, la question se pose en des termes différents, quand bien même cette lunette est particulièrement inclinée. Mine de rien, à la différence de la 208, de la 308, mais aussi du 3008 II, le nouveau venu parvient à se passer de tout artifice aérodynamique venant encadrer latéralement la lunette arrière. Sans en avoir la preuve technique, on peut soupçonner que les oreilles de chat disposées de part et d’autre du sommet de hayon y soient pour quelque chose et qu’une telle sobriété soit, aussi, autorisée par l’inclinaison de la lunette. Pour tous ceux qui regrettent un tout petit peu la lourdeur de cet encadrement sur la 308, ce changement de fond dans le profil du 3008 trouve ici une justification.

Pont et chaussée

L’arrière du 3008 fait partie des sujets de conversations qui, sur les forums de bagnolards, auront fait couler pas mal de pixels. Maintenant qu’on le connaît en photos, ce qui est frappant, c’est de constater à quel point les surfaces qui le constituent sont la conjugaison entre des coupes très franches (au point que je persiste à trouver dans ce dessin à la hache quelque chose qui me fait penser à la Barthesienne Alfa Romeo SZ), et des détails travaillés de façon tellement subtile que, selon les éclairages ils apparaissent, ou pas. Quand on balaie l’ensemble des photographies prises ces derniers jours autour des modèles exposés, on est frappé par la grande diversité de « rendu » qu’elles manifestent.

Je me souviens avoir écrit à propos des modèles camouflés qu’il fallait sans doute se méfier de l’excessive simplicité des volumes qu’ils révélaient tout en les cachant encore. Le dévoilement du 3008 le confirme tout particulièrement sur sa face arrière : on n’avait pas deviné à quel point celle-ci serait structurée, de haut en bas, par les deux diagonales qui la traversent. Là encore, si le principe vient du 2008, l’effet qu’il produit est ici très différent. On retrouve l’influence de l’architecture qu’on évoquait plus haut, mais du côté du génie civil cette fois : on peut penser, en regardant la structuration du postérieur de ce 3008, à la façon dont est conçu un pont ; on devine les piliers distribuant les forces, l’arc dessiné par son tablier à bonne distance du sol. Alors que les formes utilisées sont simples, le rendu est pourtant subtil : on pourrait trouver une forme de fragilité dans ce volume tout de même bien haut pour sa largeur. Pourtant, les arcs-boutants assoient la masse sur les angles extérieurs, et le cintrage en bas de caisse, ainsi que le léger rétrécissement de cet ensemble par rapport à l’empreinte au sol permet, de plein arrière, de dégager la vue sur les pneus chaussés sur les roues de 20 pouces, posant la voiture sur le sol, asseyant celle ci solidement à l’asphalte, dans une posture qui évoque la solidité, et la puissance.

C’est là, aussi, qu’on peut comprendre l’amincissement apparent du 3008 III par rapport à son prédécesseur : en réalité, il s’agit de donner l’impression d’une caisse montée sur un chassis très légèrement surdimensionné, simulant ainsi un surplus de puissance et d’aptitudes techniques par rapport à la gamme du véhicule. Quand on regarde une BMW e21, on comprend que c’est une part de ce qui la distinguait, à l’époque, d’une 305, qui donnait l’impression exactement inverse. Une 205 GTI 1,9 reposait, esthétiquement, exactement sur le même principe. On mesure ce travail sur les proportions en observant à quel point les feux arrière dessinent, avec le bandeau qui les lie, une forme relativement très étroite si on la compare au volume des ailes, et à la largeur des voies. Les obliques étroitisent encore davantage ce panneau arrière, et les modelés de celui-ci contribuent à tailler dans la masse pour amaigrir encore les volumes, en creusant suffisamment la malle sur sa partie inférieure pour en inverser la pente, comme le suggérait la face arrière d’Inception.

Le bouclier participe à cette illusion d’optique, lui-même bien plus étroit que la voiture elle-même. Un détail demeure inconnu pour le moment : le 3008 est présenté dans sa version électrique, parce que c’est techniquement la grosse nouveauté de cette génération. Aucune pot d’échappement n’apparaît donc sur ce modèle, et le bouclier ne laisse pas la place pour qu’apparaisse un tel appendice sur les versions thermiques. Sur le 3008, ce détail était travaillé, au point que le bouclier intégrait les sorties d’échappement. On est curieux de voir ce qu’il en sera sur les 3008 dotés d’un moteur à explosion, comme au bon vieux temps.

Ce travail sur les proportions, c’est sans doute en découvrant la voiture en trois dimensions, et en mouvement, qu’on pourra le mieux l’apprécier. Reste donc encore une forme de suspens autour de ce 3008 dont le dévoilement progressif ne lève que partiellement et progressivement les inquiétudes qu’on nourrissait, esthétiquement, à son sujet.

Le 1er SUV qui se met à la place du conducteur

Depuis sa première génération, l’achat d’un 3008 repose, en grande partie, sur le charme tout particulier qu’exerce son tableau de bord sur celui qui va en prendre le volant. C’est un des paradoxes de ce modèle : tout en donnant l’impression extérieure d’avoir avant tout une vocation familiale, il lance au conducteur un gros clin d’oeil qui signifie « Alors, ça a marché le prétexte de la famille à emmener en vacances ? Installe-toi, règle bien ta position, pose bien tes mains sur le petit volant, engage le mode sport et maintenant, fais toi plaiz » Et on l’a un peu oublié, parce qu’on s’y est habitué, mais ce que le 3008 II a amené sur le marché, c’est un SUV dont le conducteur n’avait, à aucun moment, l’impression de conduire un SUV : virant à plat, se dirigeant là où le regard du conducteur se portait dans les courbes, léger dans le volant et rigide dans ses mouvements, il permettait au conducteur de prendre d’autant plus son pied que, dans la tête, on sait bien qu’on a derrière soi un engin un poil plus conséquent qu’une 208.

Il y a donc un enjeu particulier dans la refonte d’un tel intérieur. Ce qui est intéressant, ici, c’est que la continuité se fait, elle aussi, dans la rupture. Ainsi, on connaissait l’architecture de la console centrale isolant le passager du conducteur grâce à une crosse ceinturant la partie basse du tableau de bord, et encadrant la partie de la console sur laquelle reposait la commande de boite. Cette répartition de l’espace privilégiait le conducteur, puisque cette barrière symbolique se trouvait à droite de la console, côté passager. Désormais, c’est l’inverse : l’espace s’ouvre devant et à gauche du passager, c’est le conducteur qui se trouve encapsulé dans son propre espace. Cette inversion est permise par le déplacement de la commande de boite en haut de la planche de bord, dégageant la console pour des usages qui ne sont plus liés à la conduite. Les toggle switches sont désormais remplacés par un écran tactile sur lequel les icônes peuvent glisser, et en face du conducteur se trouve, sur les versions GT, un immense écran incurvé dont on avait craint sur les premières photos qu’il soit trop loin du conducteur, et dont on s’aperçoit maintenant qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des bras de 2m de long pour l’atteindre, cet habitacle étant, tout simplement, à la mesure de la taille extérieure de la voiture.

Reste un souci, abondamment abordé sur les forums : la distance, l’altitude et l’incurvation de cet écran ostracisent un peu le passager, qui ne peut que difficilement accéder aux commandes. On peut penser qu’il y a là une erreur. On peut aussi penser que c’est le genre de concession à la praticité qu’on accepte quand on veut atteindre une certaine forme de pureté esthétique. Ou bien on peut émettre cette hypothèse : il est possible que cette disposition soit le fruit d’une observation de l’usage réel des interfaces par les passagers réels des 3008 actuels. Tout d’abord, il n’est pas tout à fait stupide de privilégier la seule place d’une voiture qui est systématiquement occupée. D’autre part, si j’observe mon cas particulier, je me rends compte que, lorsque je suis passager, la véritable interface que j’utilise, c’est mon smartphone. Mon rôle consiste, principalement, à gérer la playlist, et à comparer les indications du GPS embarqué avec ce que préconisent Google Maps et Waze. Bref, ne modifiant que très rarement la consigne de température, je ne touche pour ainsi dire quasiment jamais les commandes de la voiture. Citroën a senti quelque chose de ce genre en installant un support de tablette devant le passager des C4. Il faut donc espérer qu’un travail un peu soigné a été mené par Peugeot sur la connectivité, et sur la fluidité du partage entre les smartphones embarqués et la voiture. Alors, le passager pourra vraiment profiter de l’espace qui lui a été réservé, que je trouve, sur les photos, assez magnifiquement délimité par la façon dont la planche de bord, la console centrale et les contreportes sont sculptées.

Il faudra se mettre au volant pour voir comment cet i-cockpit aux nouvelles proportions tombe sous les yeux, quelle position de conduite il faut adopter pour avoir le volant à bonne altitude au dessus des cuisses. Mais, de toute évidence, ces écrans ultra larges d’une seule pièce n’ont de sens qu’à la condition de n’être pas traversés visuellement par la jante d’un volant. Ici, la proposition semble donc cohérente. Evidemment, l’automobile se donne ici des petits airs aéronautiques, et on peut se demander si c’est vraiment ainsi qu’il faut durablement valoriser le conducteur. Mais on ne peut pas nier que l’ensemble soit esthétiquement valorisant et que – et c’est tout de même bien ce qui compte – il fasse furieusement envie !

Prélude

Ce qui est intéressant, c’est de regarder l’ensemble de ce 3008 comme la conclusion d’une période, et la transition vers une nouvelle ère. Ces phares effilés, il se pourrait qu’il n’en reste rien. C’est ce que nous disent 9×8 et Inception. Les griffes ne seront bientôt plus un détail ajouté à la face avant, mais le regard déterminant de la voiture. A l’intérieur, le volant accueille des nouvelles commandes sur ses branches, qui commencent à investir la face interne de la jante, comme le fera l’hypersquare dans quelques années. L’écran flottant s’incurve, et on pense évidemment aux expérimentations déjà mises en oeuvre sur le Halo-Cluster. Le 3008 est en même temps une machine aboutie, et un engin porteur, en germes, de développements à venir. Si on commente ici davantage les productions Peugeot que celles des autres marques, c’est parce que les formes, ici, se comportent comme les éléments organiques composant une vie en évolution permanente, et c’est juste passionnant à regarder. Quelque chose nous dit que dans le fond, le public perçoit cette évolution y compris quand il n’y fait pas plus attention que ça.

La relation à une marque ressemble à celle d’un peuple avec sa propre culture : elle s’appuie sur la connaissance du passé, mais elle réclame aussi une capacité à se projeter dans l’avenir. Ce 3008 conjugue les deux temporalités. Il s’appuie sur la culture maison, il respecte la signature singulière constituée par l’arche de toit du 3008 précédent, il en reprend aussi le tissu génial, référence à celui dans lequel on confectionne les costumes, et pour tout le reste, il reconfigure profondément tous les éléments qui le constituent. En filigrane, on devine la suite de l’histoire. Mais en l’observant, on se dit qu’on a déjà tenté de prédire l’avenir de Peugeot et que, jusque-là, la marque a eu tendance à savoir mieux que nous vers où elle se dirigeait. A vrai dire, on ne peut pas le nier : on aime bien ça. Peugeot nourrit notre désir en faisant en sorte de ne pas le satisfaire tout à fait, d’être toujours un peu en décalage par rapport à nos attentes. On pourrait espérer que les griffes sur la calandre soient plus féroces encore, mais le résultat serait peut-être trop inquiétant pour une voiture qui demeurera bourgeoise, comme doit l’être toute Peugeot. On pourrait espérer que le motif de la calandre ressemble davantage encore à un réseau de coups de pattes donné toutes griffes dehors. Mais ce serait une pure illustration, et non un motif.

Terrible

Ce qui est intéressant en somme, c’est que face à une telle proposition, on soit amené à se poser énormément de questions, et que néanmoins, en regardant la voiture de plus près, on s’aperçoive que mine de rien, ce design a réponse à tout. En suscitant des inquiétudes qu’il ne calme jamais tout à fait, il cultive entre nous et lui un rapport ambigu qui ressemble fort aux courants alternatifs qui constituent ce qu’on appelle le désir. Il a une petite tendance à nous embarquer là où on n’avait pas tout à fait prévu d’aller. Difficile de dire de lui qu’il soit beau, quand bien même il n’est pourtant ni laid, ni neutre. Il relève sans doute d’une autre grille d’évaluation, dont la satisfaction n’est pas le seul critère. Peut-être faut-il se fier moins à ce qu’on en pense, qu’à ce que l’apparition d’une telle forme peut susciter en soi, qu’on la découvre garée dans la rue, virant à l’angle d’une rue ou surgissant dans le rétroviseur. Frontalement effrontée, on peut réagir comme on le fait face à tout ce qui nous aborde sans faire de compromis. On peut être surpris, on peut être tout d’abord un peu déçu comme les sont les enfants à qui on n’offre pas ce qu’ils avaient commandé. On peut être aussi étonné, et curieux d’éprouver quelque chose de nouveau, qu’on n’avait pas vu venir.

Résistant à l’envie de publier cet article le jour même ou le lendemain, je découvre peu à peu que lorsque je regarde ce 3008, j’ai une mélodie qui me trotte dans la tête, drainant dans mes neurones les mots qui l’accompagnent :

« Il est terrible, cet air là ».

Certaines voitures ont des airs de Requiem. Parmi elles, certaines sont le prélude à de nouvelles renaissances. Il est possible que celle-ci en soit un bel exemple.

11 Comments

  1. https://www.journaux.fr/auto-plus-_auto-generaliste_auto-moto-transport_254235.html

    https://pvsamplersla5.immanens.com/fr/pvPageH5B.asp?puc=003094&nu=1828&pa=1#16

    En guise de réaction, on pourrait mettre les vues réelles d’Auto Plus. La tête de silure apparait clairement sur un modèle gris clair. Est un bien est ce un mal? Ca serait cruel de mettre en parallèle les vues du même journal pour le Rafale, et sa face avant spectaculaire, agressive, structurée.

    D’une part je pense au nouveau Sportage, qui également propose une sorte de déstructuration (enfin Canada dry pour le 3008). Est ce problématique, est ce une faute de design, un manque d’idée directrice qui aboutit à une proposition de ce genre, ou si on va dans l’esprit de ton texte, une sorte de décalage prometteur sur le gout du public dans un an et au delà? Est ce un peu en avance ou raté? Par rapport au Sportage, le 3008 reste nettement plus traditionnel, si le premier est du Picasso, le 2eme reste assez « classiquement » cubiste!. Ca n’empêche pas le premier de se vendre considérablement, et on voit arriver en face ces 2 V couchés éclairés, remplis de leurs phares, proposition et moderne et assez atroce…
    Le 3008 a pour lui d’avoir une forme générale tout de même beaucoup plus intéressante, dynamique, avec ces détails léchés comme les jointages très modernes et classe, explicités par Hossann. Certes en statique vu de près il impressionnera de ce fait, en dynamique c’est autre chose.

    Le 2ème modèle à qui il me fait penser c’est la C4. Quand on la voit circuler on se dit, cette voiture est bien, originale dans son segment, assez attirante tout compte fait. Et puis dans l’idée qu’on s’en fait, dans le souvenir, tout s’écroule, à cause de cette satanée face avant qui ne réussit pas à emporter l’adhésion durablement. Je crois que c’est la même chose pour ce 3008. Ah oui c’est pas mal finalement, ah oui, etc, etc, et puis non en fait, dès que le regard se détourne, il ne reste rien, c’est vide dans le souvenir car c’était vide d’idée, ou que chaque idée est très éloignée de chacune de la 3008 2 à sa présentation (que perso je n’aimais pas bcp déjà!). Et pour la C4 on ne peut pas dire qu’il y avait une forme de modernité qui allait enfin se révéler, comme un peu en avance. Non c’est tout simplement pas ça qu’il fallait faire.
    Le 3eme modèle à qui il me fait penser, suite à ton texte, c’est le Qashqai. Une simplification des formes , une certaine géométrisation s’appuyant sur un développé similaire avec juste un aspect coupé plus prononcé sur le 3008. Bien que le Qashqai soit également plus profilé que le précédent, en tout cas affiné d’allure. On lit partout que ce 3008 serait terriblement éloigné du précédent, alors que son principe essentiel, son développé est quasi identique dans son principe (arches sur toit flottant isolant une bulle de verre avec 3eme vitre trapézoidale sans montant de carrosserie.) Ce 3008 est parfaitement dans la lignée de l’actuel, quand celui ci était dans une rupture totale avec le premier. (une Golf 3 à une Golf 4 marque un écart plus important) Et je trouve que la proposition Nissan est très satisfaisante, pas prétentieuse, avec une face moderne, plutôt en avance dans ses choix assez radicaux, et qui rencontre en Europe un succès d’estime.(pas trop en France on dirait )
    Beaucoup de choses à dire encore. On pourrait presque déceler une sorte de léger désespoir chez ceux dont tu fais partie, qui ont une sensibilité exacerbée à ce qui touche Peugeot comme marque de coeur et emblématique du design auto. Je pose la question ayant vu les interviews croisées de hossann et Vidal sur 100 bornes, et leur deux personnalités si différentes: Hossann n’est til pas tout simplement trop jeune pour cette charge? (certes LVDA était très jeune aussi mais une personnalité bcp plus marquante). A t’il su imposer les bons choix esthétiques pour cette face avant? Bien sùr, pour moi la réponse est non d’où mon interrogation, et je suis assez au fait de l’éducation du regard pour savoir qu’il ne s’agit pas ici d’un décalage d’accoutumance à une forme qui serait un peu en avance, et je crois même pas pour le public général (voir Sportage et Tucson où les gens se sont précipités pour acheter!). Alors que c’est probablement l’inverse, cette face est pour moi ou serait tout simplement en retard…
    Suite à la 408, mais pour elle cela se conçoit en tant que véhicule un peu de niche, ce 3008 est avant tout entaché d’un défaut conceptuel. Dernier de la lignée actuelle, alors qu’il aurait dù être le premier de la suivante. Transition transition, basta la transition non, il fallait basculer ! 3008 2 n’est pas un 3008 1 avec des angles! Il fallait donc aller au bout et oser la nouveauté. Le truc c’est que ça me stupéfie un peu que cette chose qui me semble évidente ne soit pas plus partagée (mais je ne lis plus les blogs auto !)

  2. Sentiment partagé après cette présentation. On peut reconnaître une audace à ne pas vivre sur l’acquis. Je retiens moi aussi une (bienvenue) simplification du dessin, en particulier sur les flancs (vs. 308, 408, C4…). Les vues de 3/4 avant, on imagine la volonté de donner un sentiment un peu massif de robustesse, monobloc de métal usiné de façon brute, voir brutal, mi- objet, mi être vivant vaguement hostile, dominant sur ses hautes roues, le regard froncé, expirant une puissance de par ses larges nasaux (voire branchies). Je ne suis pas là pour être sympathique, je suis puissant. Voilà ce que cet « être » semble me dire. C’est vrai que le 3008-1 n’est pas si loin dans la re visitation du mythique « coupe-frites » de cette calandre avant un peu vide, ou trop pleine de « nid d’abeilles » trop présent.
    Formellement je vois un Cybertruk qui n’a pas été « au bout », car trop tôt ? A confirmer lorsqu’elle (il?) se montera sur les routes …

    • C’est vrai que les pans coupés de la lunette arrière faisant un angle brut avec la vitre de custode font un peu penser au Cybertruck.

      En fait, je pense toujours que chez Peugeot, on a pas mal regardé l’Aston Martin Bulldog.

  3. J’ai vu la vidéo de Automobile verte, il semble que le style du véhicule ait été largement avancé sous Vidal, ce qui est fort possible vu qu’il faut bien 5 ans pour valider et débuter la production
    d’une voiture…. alors avancé ou finalisé ? Est ce que Hossann a pu mettre sa patte supplémentaire et où depuis le départ de Vidal. Tout ça serait intéressant de savoir, au vu bien sûr de cette face avant si clivante alors qu’elle n’a rien de particulier ! Plate mais phares enfoncés, pas vraiment étagée non plus (cf Citroën, Hyundai et autres ), spectaculaire tout en ne l’étant pas du tout ….cette figure fait couler de l’encre !

  4. ach mon premier lien n’est pas permanent et maintenant ça renvoie au dernier numéro d’Auto Plus, celui avec le Tiguan R line en une.
    Bon ça permet de dire que ce Tiguan peut provoquer également des réactions contrastées, tellement l’idée de le rapprocher légèrement des ID le rend assez anonyme, sobre ou fade selon que l’on aime ce genre de design très appliqué….Les vidéos des intervenants habituels semblent plutôt l’apprécier jusqu’à la caricature de 1000 bornes! Ce style est pourtant assez coréo japonais avant que les coréens se mettent à faire de l’hypermoderne bien sùr, ou que Toyota ponde des CHR sexy en diable….Mais nini Touareg, qu’ils disent, alors ok!
    Donc plutôt Tiguan ou plutôt 3008 , vu que Peugeot s’approche des prix VW tant qu’il ne les égale pas? Pour acheter plus Tiguan pour ma part, le 3008 étant tellement voyant que je ne m’y risquerais pas. Mais quelle différence de design à la même époque exactement, aux lancements simultanés, assez équivalents en modernité à l’intérieur, et si opposés à l’extérieur…Tant mieux pour la objecto diversité !
    Je préférais d’assez loin le Tiguan actuel, précis, net, au 3008 plus sexy mais aux défauts trop évidents pour ma part. J’avoue que je pense tout de même préférer le nouveau 3008, surtout dedans bien sùr, mais pour son parti pris général malgré l’agacement terrible de sa face avant qui ne retombe pas (mais qui retombe elle!)…Comment peut on chercher à faire du design avec de la décoration qu’on imagine plutôt, éventuellement sur des marques comme DS ou Lexus. On ne bouche pas les trous, ça devrait être un principe assez partagé, soit on fait encore une calandre soit on n’en fait plus! On peut en faire une surface floue comme les dernières Peugeot 2008, 3008 et 508 restylés, où la fonction reste identifiée, quand bien même elle serait factice, mais pas un pur décor qui anonymise le véhicule vue de pleine face comme 408 et maintenant 3008. Griffes allumées, certes cette surface deviendra très secondaire, comme les 2 vues en gros plan le montrent…Comme le Sportage qui n’est plus que ces 2 V couchés avec son fouillis au milieu !

    Mon idée principale étant que quand on sort une aussi intéressante silhouette, il ne fallait pas mettre une face en « retrait », à l’inverse donc de la voie normale et traditionnelle prise par le Rafale, qui veut que le spectacle soit à l’avant avec des choses plus discrètes (et même décoratives comme des formes de feux) en custode et à l’arrière.
    Transition quand tu nous tiens, on ne s’en sort plus! Vivement la suite! Vivement le dénouement!

  5. alors, m’étant quand même plutôt fait à ce 3008 qui est au minimum intéressant en statique, et peut être très intéressant, voire bien plus en dynamique, ce que certaines vues sur les vidéos laissent entrevoir (les vues d’assez loin de 3/4 arrière surtout), voilà que dans mon pays (le Var sous la pluie), Laurent Schmidt sort la sulfateuse de vigneron pour nous démontrer que rien a changé dans sa vision de la voiture, et qu’elle est aussi décevante qu’il l’avait dit…Intéressant, surprenant, peut être vrai peut être de mauvaise foi totale, c’est assez réjouissant (ou accablant) à entendre ! L’enfant terrible est un vilain garnement qui en prend pour son grade!
    https://www.youtube.com/watch?v=X0pysX8wFK4

    • Je n’ai pas encore vu ça ! Je ne sais donc pas encore si je serai d’accord ou pas, mais ses analyses me semblent toujours intéressantes. Et puis j’aime bien ne pas être d’accord 🙂

  6. Eh bien il faut reconnaître qu’en statique chez Peugeot, le bestiau est impressionnant, et paraît plus gros qu’il n’est. Massif donc mais profilé, il semble bien plus séduisant que les « vieux » 3008 garés sur le parc. Il rejoint assez facilement, et peut être même dépasse le X4 de dernière génération que j’aime toujours beaucoup. Et rhabille Q3 sportback et GLC coupé qui n’ont pas à rougir pourtant.
    Finalement, dans l’ensemble les choses s’enroulent sans être abruptes « en vrai », il n’y a que la vue de profil et léger 3/4 qui montrent un arrière très tronqué. Les phares enfoncés qui fuient vers le côté s’intègrent bien, les feux quoique que très découpés aussi. Le 2008 restylé avec ses patchworks fait un peu pitié à côté, c’est devenu une voiture de mamie qui a affiché son macramé sur la calandre, alors qu’il est si franc et beau en version 2020.
    Oui, je n’aime pas ces mosaïques de plastique, mais bon sur le 3008 l’organisation des volumes l’intègre du coup de façon satisfaisante. Franchement, Lolo Schmidt a l’oeil super acéré ou est terriblement critique !
    Si la LOA n’est pas déconnante, les mecs vont changer leur 3008 pour celui là, en thermique pour la plupart, mais bon, on va en voir un sacré paquet, du coup c’est vraiment dommage la palette de couleurs plutôt réduite…

    • Je ne l’ai pas encore vu « en vrai » !! Je suis curieux de voir quel effet il produit. Mais c’est évident qu’il va donner un coup de vieux à tout le reste de la gamme. Moi aussi j’ai déjà la nostalgie du 2008 tel qu’il était apparu, que je trouve bien plus réussi même si je comprends pourquoi ils l’ont fait évoluer comme ils l’ont fait. En deuxième partie de carrières souvent, chez Peugeot, les modèles rentrent un peu dans le rang. La 508 est sur ce point un peu une exception.

      J’ai aussi regardé le video très critique de Laurent Schmidt, et son regard est un peu cruel, mais c’est peut-être juste, surtout sur le fait que les designers ont dû composer avec une plateforme contraignante. Maintenant, de deux choses l’une : soit ils se sont un peu plantés, soit en réalité ils proposent quelque chose qui est suffisamment inhabituel pour qu’il soit nécessaire de s’y faire. Ce que je me dis tout au long de la video de Schmidt, c’est que ce qu’il dit pourrait s’appliquer au coupé Alfa Romeo SZ. Trop court pour sa hauteur, flancs hauts pour pavillon bas, disproportions, arrières monolithique, avant un poil too much. Et pourtant, avec le temps, cette forme s’est imposée. Si j’ai le temps, je développerai ça dans un article entier, parce que ça me semble poser des questions de fond sur le design, et ses accointances avec l’art.

      Mais surtout, merci pour ton retour sur ta première rencontre avec la bête !!

  7. C’est marrant car j’ai été critique jusqu’au bout, et assez content des remarques de Schmidt, et puis il faut se rendre à l’évidence, il en impose et finalement il claque ! Je crois et j’espère que le Rafale me plaira aussi beaucoup en vrai, mais ce 3008 a vraiment du chien! Bien plus que l’actuel, il est une alternative très crédible aux équivalents premium. Plutôt en avance pour disons le côté sophistiqué du traitement de ses volumes; avec quelque chose de donc assez différentiant dans l’étagement de sa face et la fuite de ses phares . J’attends de voir le Scenic, qui a parfois pas mal d’attrait en vidéo, mais je crois que le 3008 sera nettement devant en dynamisme formel. Sur place je n’ai pas vu un 408 haut mais une autre voiture beaucoup plus séduisante.
    De profil, peut être avec cette couleur turquoise qui le rappelle, il fait assez penser avec son arrière abrupt et feux haut placés, à une sorte de DS3 Crossback XL. Mon frère me le fait remarquer et c’est vrai que sur la photo que j’ai prise chez l’agent, c’est notable. Impossible de les transférer ici, je n’ai pas de lien qui le permet semble t’il.

    • Je n’ai pas bien compris quel modèle tu as vu, qui t’a à ce point tapé dans l’oeil. Mais ton témoignage me donne très envie de rencontrer un 3008 de plus près, tu sembles avoir été converti par cette entrevue !

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