Future ?

In 2008 MK2, Advertising, Art, Clips, Peugeot
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La présentation des nouvelles Peugeot est, depuis quelques années, un double plaisir.

Le premier de ces plaisirs, ce sont les voitures elles-mêmes. Parce qu’elles sont plaisantes, mais aussi parce qu’elles sont plus que ça : elles donnent à parler, elles prêtent à discussion. Gilles Vidal et l’ensemble de son équipe font plus que satisfaire le client. Ils l’éduquent et l’amènent à apprécier des formes auxquelles il n’aurait, jusque là, pas été sensible. C’est un jeu parfois un peu dangereux, mais jusque là, il faut avouer que le public suit, et que s’est établie une relation de confiance entre la marque, et ceux qui s’y intéressent.

Le second de ces plaisirs, c’est que souvent, depuis quelques années, c’est aussi l’occasion de découvrir un nouveau spot issu de la boite de production Cream, avec laquelle Peugeot entretient un partenariat qui, depuis le point de vue d’un simple amateur de bonnes prises de vue, de bons montages, de voitures en général et de voitures bien filmées en particulier, semble efficace. Que ce soit pour de nouveaux modèles, ou pour des concept-cars, on a vu intervenir Cream sur de nombreux modèles, et ça donne des mini-métrages toujours plein d’évocation, d’énergie, de références intimes, comme si les modèles, pourtant nouveaux, avaient déjà une histoire, comme si des automobilistes avaient tissé, avec eux, des souvenirs, et que c’était une plongée dans cette mémoire partagée entre l’homme et la machine qui était posée sur l’écran.

Ainsi, le superbe spot mettant en scène l’E-Legend, était réalisé par Elias Ressegatti pour Cream. Ainsi, la présentation de la 208, qui faisait se croiser ses versions thermique et électrique dans les rues d’une ville générique, mondiale, nocturne, électrisée, c’était une réalisation de Laurent Rodriguez, pour la même boite de production. Derrière celle-ci, il y a un nom qui, de temps en temps, signe les spots, histoire que, comme de vrais films, on en connaisse l’auteur, c’est John Israel. Et ce spot pour le 2008 fait partie des quelques uns qui sont ainsi présentés :  » Peugeot 2008, by John Israel« . Et c’est le même Laurent Rodriguez qui réalise ce spot, qui est une sorte de poursuite de celui de la 208.

De nouveau, c’est une plongée incroyablement soignée dans un paysage mental fait d’un mélange d’attente, d’impatience, de confrontation avec l’inconnu, de retenue et d’élan. Ces moments se trouvent hors temps. On ne saurait dire si l’intensité que l’ensemble des images dégage vient de la première rencontre avec le 2008, ou si elle est le résultat d’une longue histoire déjà partagée. Ou peut-être les deux. Ça ressemble aux souvenirs anciens d’une première rencontre. Et comme dans tous les souvenirs de ce genre, parce qu’ils sont intenses, ils produisent de nouveau ce que cette première fois avait provoqué. La gorge nouée, l’estomac aussi dense que du platine, le souffle qu’on retient, puis le grand saut, et la libération.

Seuls avec tous

Le clip est choral. Il juxtapose des corps, des visages, qui semblent porter en eux une sensation commune sans pour autant partager cette expérience, ou se connaître. C’est d’ailleurs une caractéristique étonnante de cette communication, et ce d’autant plus si on a en tête qu’il s’agit d’un SUV : on ne retrouve pas du tout l’ambiance « bande de potes » qui est souvent associée à l’imaginaire de ce genre de véhicule. Ici, l’expérience est personnelle, même quand elle est partagée. D’où, au début, cette succession de portraits, isolés les uns des autres, sans rapport. Certains seront approfondis par la suite, d’autre pas. Cette multiplication des témoins sert évidemment la représentation très inclusive de l’humanité ; chacun est le représentant d’une part de la diversité humaine. Il faut dire que le 2008, s’il appartient au genre européen des SUV urbains, a vu sa longueur augmentée selon des standards chinois, au point de se rapprocher étrangement du 3008. C’est un véhicule qui a vocation à s’adresser à tous, du moins sans distinctions ethniques ou culturelles. Evidemment, on n’imagine pas encore de publicité pour une automobile qui ne fasse pas de distinction de classe. Chacun, donc, ou presque, est là, au cœur de cette expérience partagée, mais chacun est seul.

Si on est attentif à l’univers solitaire dans lequel on est plongé en compagnie de ce nouveau 2008, on est frappé par la grande différence d’ambiance qui règne, par rapport à ce que proposait la même boite de production, pour l’ancien modèle, manifestement héritier, lui, de l’esprit « voiture des copains » de la Matra Rancho dont il était un lointain descendant. Le MK2 est, lui, un engin dédié aux plaisirs solitaires. Et si on y grimpe à plusieurs, ce sera quand même « chacun pour soi ».

Si on observe bien les quelques moments partagés entre plusieurs personnages, l’image qui les saisit se focalise toujours sur l’un d’eux, délaissant les autres. Si deux personnages s’embrassent, le visage de l’un des deux est dissimulé par l’autre. Si plusieurs passagers se trouvent dans le 2008, on ne voit que l’un d’eux, les autres sont forcément là, puisque la voiture est en mouvement et qu’on regarde un jeune homme rire, assis sur la banquette arrière. Mais ces autres sont hors-champ. On ne saura pas ce qui a provoqué ce grand rire, on ne verra pas qui l’accompagne. Si plusieurs personnages sont dans le champ, alors le flou du mouvement ne permettra pas de les distinguer. Quand un groupe de femmes se détend dans l’eau, le cadre et la vitesse du montage empêchent tout à fait de se focaliser sur celles qui sont au bord de l’image, dissimulées par leurs cheveux. L’attention est captée par la sensation particulière éprouvée par celle qui, au milieu de l’image, vit le plus intensément ce moment partagé certes, mais chacun de son côté. Ce n’est pas que les autres ne vivent rien, mais leur présence est hermétique, alors que cette femme, dont les cheveux mouillés s’ébrouent dans l’atmosphère épaissie par le ralenti, on sent ce qu’elle éprouve, comme si on pouvait saisir la sensation qui l’habite à ce moment, dans ce lieu précis, au plus intime de ses infinitésimales perceptions.

Le SUV est un genre de fiction

Ce qui est étonnant, pour un spot relativement court, c’est d’être parvenu à en dilater le temps de sorte qu’il paraisse plus long, sans être lassant, du tout. Mieux, dans ce laps restreint, il se paie le luxe de prendre son temps et même, de le suspendre. La première partie du spot semble, en fait, être un postlude au film qui mettait en scène la 208. Musicalement, il s’ouvre sur des modulations synthétiques, comme des vagues saccadées de son numérique, un flux qui manquerait de fluidité, une arythmie cardiaque comme on peut en éprouver quand on est, un peu, tendu. Et de la tension, il y en a en ce début de film, comme si quelque chose d’intense se préparait, quelque chose d’attendu, ce genre de chose qui provoque, au creux du ventre, une forme d’appréhension.

C’est assez étonnant, mais le clip de présentation du 2008 exprime, peut-être sans le vouloir (mais j’ai du mal à penser que des détails que je percevrais ne l’auraient pas été par les auteurs eux-mêmes), une forme de doute qu’on ressent aussi en découvrant le nouveau SUV Peugeot. Quand la 208 affirmait être le futur, le 2008 se pose des questions à ce sujet. A un moment, il n’y a ni hasard, ni véritable erreur, et le point d’interrogation qui suit le mot « Futur » au moment où le 2008 apparaît doit être considéré comme signifiant. Et de fait, il n’est pas du tout certain que ce genre de voiture soit l’avenir. A strictement parler, on ne peut même pas être certain que ce genre de véhicule soit un genre de véhicule : il n’est pas vraiment taillé pour les loisirs, pas spécialement logeable, pas particulièrement armé pour qu’on lui mène la vie dure, c’est un pur exercice de style, qui se donne des airs, mais ne correspond à aucun usage réel. Seule la position un peu haute constitue une véritable spécificité, mais elle est héritée du monde des véritables franchisseurs, sans permettre d’en récupérer les capacités de crapahuteur. Les SUV sont, tout de même, des voitures déguisées, des bagnoles qui portent la panoplie d’un autre genre de voiture.

Et ce qui est assez fort dans ce spot, c’est qu’il n’essaie pas de faire croire à autre chose. Les sports de loisirs mis en scène, par exemple, sont déconnectés du 2008. On ne voit pas le base-jumper à son volant, pas plus qu’on ne voit la surfeuse charger sa planche dans le coffre, banquette rabattue. Le SUV évoque ces usages, mais il ne les permet pas vraiment. Il est un peu comme ces types qui passent des heures en salle de muscu, mais auraient peur de s’impliquer dans une bagarre, de peur de « rayer la carrosserie ». En apparence, il pourrait faire plein de trucs, on se raconte à soi-même qu’on va faire plein de choses avec, et finalement, au-delà des belles intentions, il n’y a plus personne.

Autre élément marquant du récit constitué par les lettrages superposés aux images : ils ont parfois une suite dans les idées un peu étrange. Ainsi, quand on nous annonce que le 2008 est fait pour nous faire vivre nos prochaines aventures, on s’attend à ce qu’on nous parle de road-trips en Europe du Nord, de virées hors goudron, de périples vers des spots de sports extrêmes connus des seuls initiés, de parkings façon L’Inconnu du lac. Que les plus timides se rassurent, finalement, la seule aventure proposée dans ce film, c’est la découverte du combiné 3D du tableau de bord. Et à vrai dire, il y a quelque chose d’honnête dans cette succession : un véritable surfiste ne choisira pas ce 2008, un base-jumper montera le col depuis lequel il veut se lancer dans quelque chose d’un peu plus costaud. Un dragueur de bord de lac roule plus souvent en Renault 30, ou en Scenis MK1 qu’en SUV à la mode. Le 2008 est fait pour un environnement urbain. On n’ira pas, chez Peugeot, jusqu’à assumer la chose avec autant de toupet que chez Opel, qui nous montrait à quel point on est un rebelle quand on se gare à moitié sur le trottoir, mais dans le fond, on sait bien que ce sera là le terrain de jeu favori de ce petit SUV. Plus q’une transmission renforcée pour aborder les pentes herbues, c’est un lauch-control qui devrait équiper ces vedettes du démarrage en trombe.

En immersion

Qu’un clip flirte ainsi avec l’essence cachée de l’objet dont il fait la promotion, qu’il ne le fasse pas frontalement, mais en creux, c’est ce qui montre, tout simplement, à quel point tout est travaillé dans ce genre de production. Au point d’ailleurs que j’ai repéré des différences de montage entre la version anglo-saxonne et la déclinaison française (chez nous, par exemple, le couple s’embrassant est absent). Et bien entendu, tout en se laissant porter par les images, on prend aussi un bon gros plaisir à constater comment chaque plan est parfaitement saisi, éclairé, comment chaque portrait est capté de façon dynamique, la caméra en mouvement perpétuel, sur tous ses axes. On repère, bien sûr, cette lente avancée vers la suspension du temps, cette audace consistant à imposer un silence démesurément long, au moment où l’adolescent saute dans le vide. On éprouve comme il se doit l’impression de soulagement, d’accomplissement, que provoque l’immersion dans cette vague d’images, le 2008 soudain libéré de la ville nocturne et moite dans laquelle on l’avait vu évoluer jusque là .

Tout se passe comme s’il y avait une énergie contenue qui devait passer à l’acte, comme si une digue qui, jusque là, retenait de se lancer, venait de céder et qu’enfin, le mouvement pouvait s’accomplir pleinement, sans entrave. Alors le montage donne une impression de déferlement, et les images de vague sont la représentation exacte de l’effet que veut produire ce spot.

Nobody knows

Pour autant, et c’est peut-être l’aspect le plus étonnant de ce mini-métrage, il règne dans ce flot d’images une sérénité qui est assez rare dans ce genre de présentation. Le 2008 n’est pas présenté comme une machine de guerre. L’image est dynamique, et on retrouve là les mouvements qu’on avait aimés dans le spot mettant en scène la 208, tout particulièrement ces plans où on suit du regard la voiture au moment où elle vire. On retrouve cette impression visuelle d’un véhicule imperturbablement rivé sur ses trains roulants, comme si la 2008 était verrouillée sur elle-même, abordant la route d’un seul bloc, sans jamais se désunir. Mais quand bien même la voiture va de l’avant, sur tous les terrains, il n’y a aucune agressivité dans le mouvement, aucune menace planant, ni à l’horizon, ni dans la généreuse calandre. Et ce qui ajoute énormément à cette impression de joie, c’est la musique choisie pour donner à cette seconde partie de clip son atmosphère particulièrement planante.

En fait, le morceau n’existe pas vraiment. Tout en existant un peu. Assez étrangement, ce gospel, créé par Les Cosmonotes, est une copie presque tout à fait conforme (jusque dans ses paroles) du Nobody knows enregistré par le Révérend Barrett et sa chorale de kids, en 1971. La petite entrée de batterie est la même, le thème général est assez étonnamment similaire, seules les voix sont différentes. Je me suis demandé si, tout simplement, la production n’avait pas réussi à obtenir les droits, puis j’ai pensé que les voix enfantines de la version originale auraient installé une ambiance à la fois trop familiale et religieuse dans un spot centré sur l’expérience solitaire et les sensations physiques. Pour autant, la musique, ici, joue son rôle d’élévation de l’âme, et c’est dans une forme de jouissance planante, enthousiaste et joyeuse que la déferlante de moments de vie vécus au sein et hors du 2008 s’abat sur nos têtes.

A l’aventure

Il y a, finalement, une forme de cohérence entre le spot créé par John Israel et le 2008 : l’un et l’autre affrontent le doute que nous pouvons avoir, aujourd’hui, devant le projet même de faire la promotion d’un SUV urbain, alors qu’on commence à se dire que, raisonnablement, une ville ne peut plus être un territoire avant tout défini par le parcours que ne parviennent même plus à y tracer les automobiles. Face à ce doute, finalement, Peugeot et Cream font ce qu’il est encore possible de faire, quand on sait ce qu’on a à faire, et qu’on tente de le faire le mieux possible, en se ménageant des perspectives, et un avenir : une proposition. Le 2008 est une proposition un peu inattendue, qui laisse tout le monde en suspension, ne sachant pas trop quoi en penser. Cream essaie, aussi, de donner au film de promotion une qualité, une texture, une définition nouvelles. Cette proposition nous désarçonne un peu, parce qu’elle emmène le spectateur là où il n’avait pas forcément prévu d’aller. Ces territoires inaccessibles au plus grand nombre, il faudra attendre l’hypothétique rachat de Land-Rover pour qu’un véhicule PSA puisse vous y amener. Mais pour l’heure, Gille Vidal et ses équipe essaient de nous emmener sur des territoires esthétiques qui ne sont pas dénués, pour nos goûts actuels, d’exotisme. Quel avenir auront ces formes, et ce concept automobile ? Comme le dit un peu la chanson : nobody knows.


Et en bonus, la version française du spot, dans un montage un peu différent :

7 Comments

  1. le SUV est peut être le dernier maillon de l’automobile avant sa disparition, c’est un dinosaure arrogant et factice qui permet de rêver sa vie plutôt que de la réaliser vraiment, ou sachant intuitivement qu’il ne sera bientôt plus possible de la réaliser suivant les codes actuels (voyages, consommations, sport et détente après un boulot enivrant et rémunérateur), avant que la réalité cruelle s’impose à l’humanité avec toute sa rigueur. C’est peut être pour ça que les gens se précipitent pour les acheter, comme les rats suivent la flute de Hamelin dans la légende. A la fin tout le monde se noie.
    J’ai toujours été frappé par cette volonté forcenée , pour se démarquer, d’adopter des attitudes inconfortables, anti naturelles, comme cette assise haute des SUV qui permet de croire qu’on voit mieux la route en la dominant, alors qu’en fait on est assis haut perché comme un commandant sur son mini navire tanguant à chaque virage. Pour cela il faudrait pouvoir conduire debout!
    Quant à ce 2008, il ne peut que représenter le présent presque déjà un peu dépassé, sauf à l’intérieur où en effet il en jette assez, mais sa forme est trop conventionnelle pour susciter une quelconque sensation de nouveauté éclatante qui perdurerait dans le souvenir. Plutôt que le futur, Peugeot a opté pour le cash flow sonnant et trébuchant le plus vite possible et pour les 6 ans qui viennent. Ces firmes automobiles sont des paquebots magnifiques et illuminés, mais sous les banderoles du bastingage ballotées au gré des vagues de plus en plus fortes, on arrive à distinguer peu à peu les lettres T I T A N I C !
    Il n’est pas impossible de penser, même si je n’y crois pas moi même, que les chevaux et calèches fassent tout bonnement leur réapparition avant 2050 ? Pourquoi est ce que ce qui est en fait en droite ligne de la catastrophe annoncée, apparaisse comme une blague stupide ? Si les sociétés arrivent à penser cette chose là, la possibilité pour l’humanité de faire un immense retour en arrière pour sa propre survie en tant qu’espèce dans un monde menaçant la surchauffe permanente, si elles arrivent à penser l’impensable ou la stupidité, peut être survivront t’elles….. Et nous retrouveront l’apaisement de vivre à la mode de Nans le berger!

  2. J’ai l’impression que si on veut bien être un peu raisonnable, on ne peut qu’être d’accord avec les perspectives que tu traces, quand bien même elles semblent un peu sombres. A un moment, on va devoir se calmer un peu, dans tous les domaines, et si on ne le fait pas volontairement, ça va nous tomber dessus de force, et ça ne sera pas plus agréable !

    Par contre, je ne suis pas certain que le SUV soit si aberrant que ça. D’abord, je peux temoigner que le 3008 ne tangue pas. Je ne sais pas comment se comportent les modèles équivalents des autres marques, mais vraiment, celui-ci vire à plat, au point qu’on oublie immédiatement le gabarit et la garde au sol de la voiture. D’ailleurs, en fait, la garde au sol n’est pas si haute que ça. Elle se situe à mi-chemin entre un vrai 4×4 et une compacte traditionnelle.

    Même observation avec la Cactus, qui est une des voitures dont j’ai le plus apprécié, au quotidien, le comportement. Parce qu’elle était légère, quand bien même elle prenait un peu de roulis (dans des proportions franchement raisonnables), elle était rivée au sol, et avait un comportement très dynamique. Et je pense qu’en fait, cette mobilité, elle la tirait de ses débattements un poil plus larges que sur une autre compacte.

    Enfin, si on pense qu’à l’avenir les routes seront moins entretenues, alors il sera nécessaire d’avoir des véhicules un peu plus hauts sur roues. Il est donc probable que cette allure un peu surélevée n’est pas sur le point de disparaître. Ce sont plutôt les silhouettes longues et basses qui vivent leurs derniers jours. J’adore la 508, mais je ne suis pas certain que ce soit un modèle d’avenir. Peut-être faut-il en profiter avant que ce genre disparaisse tout à fait !

    Après, pour ma part, après avoir roulé un bon moment en alfa 156, dans laquelle on était assis très bas, je sais que la position basse est confortable, mais qu’elle n’offre pas une perception de l’environnement idéale. Les bouchons parisien, ou même le trafic dense étaient assez pénibles dans cette voiture, précisément parce qu’on ne pouvait jamais rien anticiper. Et pour avoir roulé, aussi, quelques kilomètres en 3008, mais aussi en Avantime ou en fourgon c25, je sais qu’on roule tout de suite beaucoup plus détendu. Maintenant, cet effet là, il n’est possible que si tout le monde ne roule pas en véhicule haut.

  3. alors oui mais il n’y a pas que des villes et entre les contraintes du réchauffement et la question de la façon dont les gens vont pouvoir gagner de l’argent, je crois que les SUV seront quand même les premiers à disparaître. Quand même ce phénomène actuel doit son succès à la LOA qui permet aux gens de ne plus avoir d’idée de ce que coûte leur bagnole. Toi itou? Et si on revient à des pratiques à l’ancienne, en effet on peut imaginer que pas mal de gens seront obligés de garder leur SUV longtemps, on en verra des rouillés et mal en point dans 20 ans, et puis de vrais 4X4 s’arracheront chez les campagnards à une échelle de temps un peu plus lointaine si tenté que le gazoil ou l’essence soient encore disponibles….dans ce cas il vaudra mieux rouler en voiture élevée sur des routes envahies de nids de poules et d’herbes folles. La question est celle de l’échelle de temps avec laquelle les changements arriveront. Si la grande frugalité arrive assez vite par la disparition éventuelle de tous les métiers consommant de l’énergie, alors notre conception de l’automobile risque de ne pas résister longtemps, hauts sur roue ou bas et profilés pour peu consommer. En fait, c’est le problème de l’emballement climatique, soit que l’adaptation soit encore progressive et donc possible, soit que le point de non retour soit déjà ou presque dépassé, et là…..euh….on entre dans l’inconnu! On y roule à tombeau ouvert!

  4. Ca me paraît patent que nous roulons, assez vite, en plein brouillard. Si ca se trouve, la route est rectiligne et sans embûche, mais peut-être n’est ce pas le cas. Toujours est-il que nous prenons le risque, en se disant qu’on verra bien.

    J’ai aussi en tête un avenir un peu chaotique, fait de vieux outils rafistolés comme on peut. J’ai dans l’idée qu’on y roulera beaucoup moins vite, et que l’aérodynamisme n’y aura plus grand intérêt. Sans doute ira t-on acheter quelques litres de carburant chez un agriculteur qui en fabriquera, insuffisamment, artisanalement. Sans doute faudra -t-il voyager armé.

    En fait, dès que j’aurai un peu de temps à y consacrer, je pense écrire une fiction mettant en scène une auto ou deux, en m’appuyant sur ce genre de perspective un peu sombre. Et en croisant les doigts pour que ça ne soit pas trop trop visionnaire.

  5. il y a « la route » de Cormac McCarthy incroyable livre post apocalypse nucléaire. Mais il n’y a déjà plus de voiture, et presque plus de végétation…..Ca serait bien de faire un récit pour des temps moins lointains ou définitifs et avant la fin de l’humanité en effet.

  6. Je pense qu’au stade atteint dans La Route, il n’y a effectivement plus de carburant, plus de bagnoles. Mais je pensais plus à une situation genre Malevil, juste après une catastrophe majeure, ou lors d’un exode de population.

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