Private Mokke

In Mokka

2020 Opel Mokka-e - Embargo June 24th, 2020

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On n’a si longtemps pu que l’entrevoir, qu’on n’en croit presque pas ses yeux, de la voir pour de bon, sans filtre, sans camouflage, sans couche protectrice, à nu. Il faut dire qu’entre le concept GT X Experimental, dont on savait qu’il annonçait quelque chose du futur design Opel et la révélation de cette nouvelle génération de la Mokka, ce sont presque deux années qui se sont écoulées. Il faut aussi préciser qu’entre temps, PSA a pour de bon pris en mains la destinée de la marque, parvenant en un temps qu’on peut considérer comme un genre de record en soi, à projeter sur sa plateforme CMP une assez digne descendante de la lignée des Corsa, qui porte fièrement l’identité de la marque malgré des dessous très intimement partagés avec la 208. Et deux ans finalement, ça paraît long pour les amateurs de bagnoles, mais on devine à quel point dans les bureaux de conception, ce temps a dû passer vite.

Rebelote donc, et transformation de l’essai aujourd’hui, avec le Mokka, qu’on pourrait considérer, en ne s’attachant qu’à son format, comme l’extension sous la forme de petit SUV de la Corsa. Mais une telle définition serait réductrice, car dès le premier regard, la nouvelle venue fait preuve d’une singularité et d’un aplomb esthétique qui font peut-être un peu défaut à sa petite sœur, celle-ci ayant adopté une attitude un peu plus effacée. A strictement parler, le nouveau visage d’Opel, c’est cette Mokka qui le dévoile, et le répand dans les rues.

Vengeur masqué

Et c’est un peu comme si la voiture avait senti à l’avance le cours du temps, car ce visage est masqué. Prenant le contre pied de la majeure partie du marché automobile, le faciès Opel, désormais, abandonne le principe de calandre ouverte, pour préférer un élément plein qui, dans la continuité du capot noir, sur lequel on reviendra, contribue à plonger le regard de la Mokka dans l’obscurité, donnant l’impression, avec l’éclairage diurne, d’un prédateur tapi dans l’ombre, observant son environnement et s’apprêtant à bondir. Cette face avant, conceptualisée sous le nom de Vizor, est une reprise contemporaine de la calandre typique des Opel Manta, mais au lieu de la reproduire comme l’Amérique le fait avec ses muscle cars légendaires, la forme est ici transfigurée, passant du creux au plein, changeant de rôle, de fonction, de nature même, tout en évoquant la forme du passé. Il est encore un peu tôt pour savoir si cet élément contient, comme le concept l’annonçait, les éléments techniques que doit désormais comporter une face avant, mais a priori, la réponse est non : on retrouve dans le bas de bouclier le cache typique du radar PSA, et les autres éléments sont noyés, comme sur les autres modèles du groupe, dans le support du rétroviseur intérieur, en hauteur, et c’est normal.

Petite précision supplémentaire à propos du Vizor : son effet est nettement plus prononcé en finition haute, puisque les feux matriciels semblent littéralement noyés dans la masse noire, la lumière semblant surgir de nulle part. En revanche, avec des phares plus conventionnels, l’effet est bien sûr moins flagrant puisque, éteintes, les optiques sont toujours très visibles. Notons d’ailleurs que dans ces finitions, la calandre est texturée, ce qui en atténue aussi la pureté.

Qu’on se rassure : l’air parviendra quand même dans le compartiment moteur : des entrées, assez généreuses, sont ménagées dans le bouclier, qui étaient absentes sur le concept GT X Experimental, mais celui-ci n’avait pas à composer avec une façade avant finalement plus haute et des contraintes techniques qui dictent, elles aussi, leurs lois aux designers. Ce qui est sûr, c’est que le passage à la série ne défigure pas le dessin du concept, qu’on reconnaît, malgré la modification de toutes les proportions, contraintes par le partage de la plateforme avec le reste du groupe PSA.

Un garçon féminin, une fille au masculin

Et mine de rien, il y a là une sorte de tour de force : malgré cette nécessaire adaptation du dessin à ce soubassement technique contraint, quand on découvre la Mokka débarrassée de ses camouflages, on voit le concept GT X, et pas la DS3. Même en sachant que ces deux SUV urbains partagent les mêmes dessous techniques, on ne devine pas l’un en transparence sous la peau de l’autre. Et si le Mokka apporte de nombreux éléments nouveaux dans le style de la marque allemande – même si, on l’a vu, ces nouveautés sont en fait un hommage à certains traits caractéristiques des Opel d’un assez lointain passé, réinterprétés de façon tout à fait contemporaine, et sans céder à la tentation du rétro-design -, on identifie bien le véhicule à la gamme à laquelle il appartient. Evidemment, la ligne chromée qui ceinture par le haut le vitrage latéral y est pour beaucoup, puisqu’on est désormais habitué à ce détail qui signe le profil Opel. Cette ligne souple, qui féminise un peu le dessin des petites Opel parce qu’il ressemble à un trait d’eye-liner autour d’une paupière, apporte un peu de souplesse au dessin. Et mine de rien celui-ci, en faisant la part belle aux lignes horizontales très nettement tracées (toute la face avant, les protections latérales en bas des portes, qui poursuivent la partie noire du bouclier avant, les lignes de carre) et au volumes sculptés comme des muscles, discrets, mais présents (les hanches arrière, tout particulièrement, qui conjuguent le rectiligne et le bombé), gagne en puissance, affichant une espèce de virilité assez subtile, qui n’est pas tapageuse, et donne plutôt au Mokka un air un peu androgyne, qui pourrait être en phase avec des codes émergents dans une partie de la population. Ce nouveau modèle est-il une fille, ou un garçon ? Dit-on « une Mokka », ou « le Mokka », on n’en sait trop rien à vrai dire. Et peut-être qu’en fait, alors que l’humanité commence à se faire à l’idée que les êtres humains peuvent ne pas se ranger sagement dans un genre, ou dans l’autre, on peut arrêter de vouloir caser les objets aussi, dans la cadre du masculin, ou du féminin.

Dans l’ensemble, ce petit SUV semble à la fois compact, ramassé sur lui-même, avec une bonne impression de densité, mais il paraît aussi plus équilibré que le DS3, qui donne presque l’impression de manquer d’aisance, comme s’il était coincé dans un costume trop ajusté (c’est sans doute dû en partie à l’aileron de requin, qui n’a tout simplement pas la place de se déployer sur une structure à deux portes latérales). Ici, la compacité de l’ensemble n’empêche pas, de profil, de mettre en valeur l’avant, avec une impression – fausse, mais l’important c’est qu’on la perçoive – de capot moteur suffisamment long pour projeter un peu l’habitacle vers l’arrière. Certes, cet effet est atténué par rapport à l’impression donnée par le concept, mais cet élan n’a pas complètement disparu du modèle finalisé. Certains se demandent pourquoi la ligne chromée qui descend le long du montant de pare-brise et amorce une avancée sur l’aile se coupe net à sa jonction avec le capot, et je pense que la réponse est, entre autres, là : si elle se poursuivait, elle tirerait le profil vers l’avant, absorbant le compartiment moteur dans la masse générale de la voiture, alors que la volonté des dessinateurs semble être, plutôt, d’appuyer le contraste entre cette partie de l’auto, et tout ce qui se trouve en arrière.

Pour autant, l’avant réussit à ne pas être massif, et c’est sans doute le capot noir qui aide beaucoup à alléger la perception de cette zone. On pourrait penser que c’est là un hommage à cette époque où on peignait les capots des voitures de rallye en noir, sans doute pour éviter les reflets éblouissants du soleil dans les yeux du pilote. Mais si c’était réellement ce genre de nostalgie qui dictait ce détail, le capot serait mat, ce qu’il n’est pas. En fait, il est possible que chez Opel cette caractéristique soit spécifique aux modèles mus par l’électricité, puisque le Grandland hybride dispose déjà d’un capot noir, qui ne lui va pas très bien. Mais ici, quand on voit à quel point, de profil, ce capot noir autoclave affine le dessin de l’avant, on peut imaginer que chez Opel, on soit tenté de généraliser ce détail, et d’en faire un élément d’identification fort de la marque, ayant pour seul effet collatéral que, du coup, le relief qui marque le centre du capot est un peu noyé dans l’obscurité. D’un autre côté, s’il était mis en valeur, il ferait penser à DS. On sent que chez PSA, chaque marque essaie, autant que faire se peut, de ne pas aller piétiner les plate-bandes esthétiques de la marque voisine (et là, forcément, chacun se demande un peu comment un tel exercice sera possible quand il faudra concevoir, aussi, une Fiat sur les même soubassements, et quel positionnement chaque marque va bien pouvoir se ménager dans le groupe et sur le marché ; nous verrons ça quand le problème se posera vraiment, mais à voir la vitesse à laquelle Opel a dû, et pu, absorber les éléments techniques venus de PSA, il est possible que ce temps soit plus proche qu’on ne croit).

Quand Opel de mokke de la Golf

Cette fusion des moyens, on aurait pu craindre de la constater à l’intérieur. Parce qu’il est très tentant, pour un groupe automobile, de standardiser le plus possible tout ce qui ne se voit pas de l’extérieur, et de proposer intérieurement quelque chose de plus standardisé. Mais justement, on peut au moins rendre hommage à PSA pour ceci : on y maintient une véritable distinction entre les modèles, quand bien même, dit-on, ils utilisent des pièces qui sont à 80% semblables. Ainsi, l’intérieur de ce Mokka se permet deux audaces. La première, c’est qu’à la différence du binôme 208/2008, le SUV Opel ne reprend pas l’intérieur de la Corsa. Et il ne le reprend tellement pas qu’en réalité, il ringardise copieusement celle-ci. J’en dirai un mot plus tard, car je ne suis pas certain que ce soit un problème. La seconde, c’est qu’il n’est pas non plus une adaptation de l’intérieur de ses confrères du groupe.

Evidemment, ceux qui ont jeté un coup d’oeil à l’intérieur annoncé de la C4 auront observé une identique disparition du levier de vitesse et une console centrale qui comporte des éléments semblables. Mais, même s’il est possible que la palette de commande de la climatisation soit identique, ses détails diffèrent puisque sur la C4 on a pu voir une finition chevronnée des boutons rotatifs, qui n’est évidemment pas présente ici. Mais pour tout le reste, bienvenue dans un univers spécifique, qui ferait penser, plutôt, à Volkswagen, puisque le Pure panel annoncé sur le concept GT X est ici repris, et qu’il est fondé sur une idée semblable à celle du tableau de bord de la nouvelle Golf : une continuité visuelle entre l’écran faisant office de combiné d’instruments, face au conducteur, derrière le volant, et l’écran central, qui est un peu plus partagé avec le passager. Comme si c’était un seul et même écran. Evidemment, chez Mercedes, on fait ça depuis un moment maintenant, et on le fait très simplement : un immense rectangle horizontal, et une continuité totale. Simple, géométrique, mais peut être un peu plat. Volkswagen a voulu donner un peu de relief à tout ça, ménageant devant le conducteur un écran encastré sous une visière, relié par des angles de plastique laqué à l’écran central, et le résultat est vraiment foireux. Tout simplement. On ne voit que la multiplicité des raccords et petites pièces servant à combler l’espace entre ces deux affichages. A vrai dire, on est même un peu sidéré qu’ils n’aient réussi à faire mieux que ça.

Ici, l’effet recherché est le même que celui poursuivi par la Golf, à ceci près qu’il semble réussi. La continuité a l’air d’être réelle, et visuellement on a l’impression d’un ensemble formant une unité, sans le côté très « plat » de l’intérieur Mercedes. Une nuance toutefois : avant de célébrer cette réussite, on demande à voir d’autres photos de l’habitacle. On sait bien que les rendus 3D lissent énormément les textures, et qu’on n’est pas à l’abri, in real life, de jonctions qui viendraient rompre cette belle continuité. Mais comme ça, a priori, on est plutôt soulagé de voir que le résultat est prometteur.

Une petite observation tout de même, plus générale, à propos des écrans continus : Vous verrez, à terme, ça finira par donner raison à Peugeot. Car cette continuité ne sert à rien si elle est obstruée par le volant. Jusque là, le I-cockpit demeure un combiné séparé de l’écran central, uniquement consacré au conducteur, mais on pourrait imaginer que l’image se poursuive sur la droite, et pour le coup elle n’aurait pas à se soucier de la jante du volant. Autre petite remarque à ce sujet : plus l’écran central est lié à celui du combiné, plus le passager peut se sentir exclu de son usage. C’est une tendance que connaissent les passagers des 208, par exemple, l’écran étant tourné vers le conducteur. Sans rien révéler encore, il est probable que dans quelques jours maintenant, on s’aperçoive qu’une marque a réfléchi à cela, et puisse proposer quelque chose pour tenir compte du passager.

Il y a une autre raison pour laquelle on souhaiterait d’autres photos : il n’est pas certain que règne une harmonie totale entre le haut du tableau de bord et la partie basse du mobilier. D’abord, parce qu’entre la console centrale et tout ce qui se trouve au-dessus, rien ne semble aligné. Tout paraît être de guingois. C’est sans doute en partie dû à la perspective de la photographie, mais on aimerait en avoir le cœur net. D’autre part, la partie verticale qui supporte les commandes de chauffage et climatisation semble un peu déconnectée du reste du dessin, et le point culminant de cette impression est la surface sur laquelle se trouve le bouton qui met en route l’auto, qui semble associer un matériau un peu frustre, un positionnement discutable, et une absence quasi totale d’intégration dans le dessin général. On a aussi un petit doute sur l’harmonie formée par l’écran central et les boutons qui se trouvent juste en dessous : à vrai dire, on a l’impression qu’il proviennent d’une précédente génération d’Opel.

C’est un peu dommage, même si c’est un détail, parce que le reste semble soigné, et manifeste une recherche de cohérence entre l’intérieur et l’extérieur de la voiture. Certes, le Pure panel apparaît ici de façon moins évidente comme le rappel intérieur du Vizor qui sculpte la face avant (c’était plus flagrant sur le concept, mais ça avait aussi plus de sens, puisque le Vizor collectait , via ses capteurs, des informations qui s’affichaient sur le Pure panel, alors que finalement, le Vizor de la Mokka ne comporte manifestement aucun capteur), mais la façon dont l’aérateur, à droite, est inséré dans une ligne chromée qui l’encadre pour aller s’éteindre dans la masse du tableau de bord, est comme une esquisse de la face avant dessinée à l’intérieur, et l’effet est vraiment intéressant, d’autant que la matière utilisée pour former la masse de ce tableau de bord a l’air soigné, faisant penser aux efforts que fait Citroën pour proposer des textures spécifiques. Un mot, enfin, sur les sièges, parce que si on parle beaucoup du confort spécifique des fauteuils Citroën, on oublie souvent de rappeler qu’Opel est en la matière, aussi, une référence, et on sera heureux d’apprendre que la marque dispose toujours de sièges spécifiques, qui bénéficieront de ce savoir-faire, tout comme on sera satisfait de savoir que les sièges de la C4 seront fabriqués au même endroit.

Out of blue comes green

A la regarder comme ça, on se dit que cette fameuse première impression, qu’on n’a pas deux fois l’occasion de produire, est ici bonne. Au point qu’on s’inquiète un peu pour le DS3. Certes, celui-ci conserve une présentation intérieure qui se situe à une autre altitude encore, avec des choix de matériaux plus exclusifs, et une originalité plus poussée encore (au point qu’on puisse se demander si elle n’est pas, un peu, outrée), mais de toute évidence, la clientèle pourra hésiter entre les deux, et même si tout ça est très subjectif, l’Opel semble pouvoir provoquer une séduction immédiate qui pourrait déclencher quelques impulsions d’achat.

Bien sûr, on peut se dire que la Corsa, qui est une voiture très récente, prend un petit coup de vieux avec l’apparition de ce Mokka. Mais en fait, l’aspect très modeste de la citadine n’est peut-être pas un défaut dans un groupe où ses concurrentes affichent des caractères bien trempés qui pourraient intimider des clients désireux de, simplement, acheter une voiture et ne pas se voir dicter tout un mode de vie qui est censé aller avec. Une 208 peut paraître un peu intimidante, une C3 un peu exubérante, et on peut tout à fait imaginer que pas mal de monde se dise qu’en fait, la Corsa, elle permet d’aller faire ses courses à Super U sans envoyer des signaux tonitruants à tout le parking. Or, des gens qui ne souhaitent pas en permanence attirer les regards, ça existe encore un peu. Une telle modestie n’aurait pas été possible sur un SUV, parce que ceux qui achètent ce genre de véhicule ont depuis longtemps réglé leur éventuelle timidité stylistique. Il est bien clair que la hauteur de ces véhicules n’a aucun rôle fonctionnel, que c’est même plutôt un handicap (on suppose que l’autonomie de la version électrique va souffrir, comme celle du DS3, du poids et de la face avant pas vraiment taillée pour fendre l’air), et que la seule raison d’être de ces modèles, c’est leur style, qui se doit d’être affirmé.

Mais tout aussi évidemment, on est curieux de voir, au-delà du Mokka, ce que va donner cette nouvelle identité visuelle sur les futurs modèles de la gamme Opel. La compacte tout d’abord, puis des voitures plus larges, sur lesquelles le Vizor produira sans doute des effets assez puissants.

Depuis les premiers teasers, Opel joue la carte verte pour présenter son nouveau Mokka. Verte comme la nature, et on comprend bien l’argument marketing, même s’il faut reconnaître ici que, du point de vue de la couleur, l’argument est plus appuyé que chez la concurrence. Mais le vert est aussi, paraît-il, la couleur de l’espoir. Et il semble bien que Mokka en contienne une bonne dose. Pour la marque tout d’abord, qui retrouve là des couleurs, suscitant un véritable l’intérêt. La marque sort ainsi d’une longue phase pendant laquelle tout ce qu’on avait à en dire tenait à peu près dans ceci : « Opel ?… hmmm… ouais ouais… ». Espoir aussi pour une certaine conception de l’automobile qui, tout en étant affirmée, conserve une allure sympathique. Car Mokka a beau s’habiller de vert et être haut sur roues, il n’est pas destiné avant tout aux campagnes, le meilleur moyen de respecter la nature n’étant pas de peindre sa voiture en vert, mais de moins l’utiliser. Le territoire de Mokka, ce sont les villes, et les visuels distribués par la marque sont sans ambiguïté à ce sujet. Or on sait que de plus en plus la présence des voitures en ville va être discutée, et qu’il faudra que l’automobile veille à ne pas surjouer l’agressivité pour y être encore acceptée. Mokka maintient cet équilibre difficile, ne semblant ni mièvre, ni antipathique.

Peut-être ce visage masqué est-il une des figures de l’avenir.


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