Time-Machine

In Advertising, Chevelle, Chevrolet, Movies, Trevor Paperny
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Le boulot ayant repris le contrôle de mon temps libre – qui ne l’est plus tant que ça – les articles vont raccourcir un peu. Et c’est une bonne nouvelle en fait : ça va économiser un peu du temps des lecteurs, qui pourront à loisir baisser un peu plus tôt l’écran de leur laptop, poser leur lunettes de vues sur le bureau et sortir prendre l’air automnal pour regarder les feuilles jaunies tomber lentement des branches humides et froides, songeant aux mérites de la traction intégrale sur les routes devenues glissantes, et au rendez-vous à prendre au garage du coin pour chausser les pneus hiver.

La rentrée est, aussi, un bon moment pour vérifier si on n’a pas raté quelque chose pendant l’été : une expo, un film, une série, quelque chose qu’une plateforme proposait, à côté de quoi on serait passé sans le savoir, puisque l’été est cette période bénie durant laquelle on s’éloigne des écrans pour regarder le monde droit dans les yeux, en prise directe pour quelques semaines. L’automne sonne le glas du retour au différé. Et après tout, regarder avec les yeux de quelqu’un d’autre est un plaisir qu’on ne boude pas non plus. C’est un peu comme apprécier une virée en bagnole depuis le siège passager : on peut se laisser conduire par la vision de quelqu’un d’autre. Il suffit pour cela de trouver un conducteur habile, qui sache où et comment nous diriger là où nos yeux trouveront de la beauté à contempler.

Et, justement, depuis le mois de Mai, un microfilm de Trevor Paperny m’attendait, sans que les méandres des algorithmes me fassent croiser sa trajectoire. Il faut dire que depuis des mois, la plateforme Vimeo n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était, et qu’il est devenu difficile de mener une veille efficace du côté des réalisateurs, y compris ceux que jusque-là on suivait attentivement du regard. On avait déjà évoqué Trevor à propos d’une publicité futée pour les boissons Mixwell. Mais, même si ce spot était rudement réussi, il ne mettait pas à l’honneur tout ce que ce réalisateur peut faire dès lors qu’il s’agit de filmer des bagnoles en mouvement. Mais, justement, Amazon-Prime lui a donné l’occasion de montrer de quel bois il se chauffe dans un spot servant de bande annonce à la diffusion, sur le canal Amazonien, des courses de Nascar. Et comme il l’explique sur son compte Instagram, plutôt que simplement proposer un montage d’images d’archives de ce championnat mythique, l’opportunité de faire quelque chose d’original était trop belle pour ne pas la saisir.

Quelle chance avions-nous de pouvoir admirer une Chevrolet Chevelle lancée pied au plancher sur les ovales du championnat Nascar au beau milieu des Stock-cars du championnat actuel, histoire de rappeler l’Histoire ? Aucune, si Trevor Paperny n’en avait conçu l’image dans son esprit avant de la construire pour nos écrans. A bord, Steve Letarte, ancien chef d’écurie, et au volant, Dale Earnhardt Jr, pilote, tous deux devenus commentateurs. Pour les connaisseurs, la télévision réunit ainsi de nouveau à l’écran un duo qui compétitait ensemble sur les circuits au sein de l’écurie Hendrick Motorpsport, dont Letarte était le directeur, et Earnhardt pilote. Le cocktail temporel est donc parfaitement dosé pour que sa dégustation fasse s’enlacer dans les neurones la nostalgie du temps passé et l’excitation du présent. Et à l’image, c’est moins la voiture elle-même que le circuit qui sert de machine à remonter le temps.

Et côté Portail spatio-temporel, cette bande-annonce peut donner une leçon de réalisation visuelle à la catastrophe esthétique que le Superman de James Gunn nous a servis cet été. La Chevy, elle, est une machine intemporelle, évoquant aussi bien la grâce des américaines des late-sixties que la puissances des muscle-cars toutes époques confondues. Souple sur ses ressorts à lames, elle rebondit divinement à la jonction entre deux circuits, ballottant ses passagers juste ce qu’il faut pour rendre leur virée intempestive. Indifférente au passage du temps, elle ne semble même pas vraiment décalée au beau milieu de son peloton uchronique.

Et une bonne nouvelle ne pointant jamais le bout de sa calandre seule, on aura d’autres réalisations de Trevor Paperny à partager ici, pour le plaisir des yeux, et du bon esprit. Pied au plancher, qu’importent les routes automnales un peu grasses, on roule résolument vers de nouvelles aventures ! L’année scolaire qui s’ouvre avait besoin d’une bande annonce, celle-ci fera parfaitement l’affaire :

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