Dans ta Face

In 508 MK2, 508 PSE, 508 sw MK2, Peugeot
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Je suis l’absence totale de surprise de Jack

Les secrets les mieux gardés sont ceux dont on a placé, intentionnellement, là, sous notre nez, au plus près de nos yeux qui n’y voient pourtant que du feu, leurs éléments les plus significatifs, tellement exposés au regard de tous que personne ne comprend ce qu’ils signifient vraiment.

Comme tout le monde, on a passé Fight-Club à ne pas voir ce que les âmes mêlées de Fincher et Durden nous montraient avec, tout de même, beaucoup d’insistance, à voir l’image certes, mais à ne pas l’interpréter correctement, parce qu’on pense être plus malin que les malins génies eux-mêmes, qu’on est vraiment convaincu de disposer d’un esprit tellement supérieur qu’on n’a même pas besoin d’y penser pour faire partie de ces fameux « vrais », ceux qui savent.

Il y a donc quelques semaines, on nous a mis sous le nez Inception, qui tel un super-héros, se présentait masquée, le visage barré d’une surface au double visage : tout d’abord extrêmement simple, immédiatement iconique dans son dessin général encadré par les fameuses griffes lumineuses, une forme générale immédiatement mémorisable et, par conséquent, identifiable ; puis plus complexe à mesure qu’on en observait les reliefs travaillés, les pans inclinés de façon à arquer tout ce visage, à le cintrer sous la ligne du capot pour enfoncer ce regard dans les ailes, à moitié rassurant, à moitié menaçant, comme ces fauves dont on est bien content de les avoir à son côté, parce qu’on n’aurait pas très envie de devoir les affronter.

Ce visage était là, devant nous, et on l’a tous interprété comme celui des Peugeot d’un temps futur, celles d’après. On était, même, surpris d’entendre parle de 2025. On se disait que, tout de même, c’était rudement proche, et j’écrivais moi-même qu’il nous restait finalement peu de temps pour profiter du visage actuel des sochaliennes.

C’est qu’on a, en fait, la mémoire courte. Au point qu’on peut nous faire le coup plusieurs fois de suite, sans qu’on apprenne la leçon. Après tout, c’est là le point de départ de toute prestidigitation. Ainsi, quand la 9×8 a été révélée, on a tous été surpris en découvrant ce regard formalisé par les trois griffes, de chaque côté de la gueule grande ouverte de ce félin. Pourtant, cette surprise, on y avait été préparé des années plus tôt par un modèle à ce point répandu qu’on le croise chaque jour sur nos routes dans une finition haut de gamme qui comporte, déjà, et à grande échelle, ce détail : le regard de la 208 est, en effet, composé de cette façon simple : trois rais lumineux quasi verticaux, qui délimitent son visage, de chaque côté du museau. Inception reprend ni plus ni moins cette signature visuelle, en l’élargissant en format cinémascope. Mais le principe était déjà là, soigneusement réservé à la citadine, comme s’il fallait juste poser l’idée là, sur la table, devant tout le monde et laisser le temps faire son oeuvre pour que, le jour venu, on soit prêt.

Et puisque nous sommes prêts, ce serait un peu dommage d’attendre 2025 alors que ce visage peut redonner vie à un modèle splendide dont le seul petit défaut esthétique consiste précisément à manquer un tout petit peu de cet éclat dans le regard qui fait parfois le charme des visages les plus attachants ?

La 508, depuis sa présentation, a connu un véritable succès d’estime : esthétiquement, elle est sacrément réussie, au point de sacrifier, peut-être, une part de sa rentabilité sur l’autel d’une certaine intransigeance visuelle. Basse, large, épaulée, elle laisse les exigences pratiques de côté alors que, née sous le signe des berlines, sa mission dans la vie consiste théoriquement à accueillir des familles à son bord. Peu importe en fait : le genre « berline » est devenu un marché de niche, c’est donc finalement là qu’il est le plus malin de prendre des risques, puisque si c’est un échec, il sera relativement moins grave que si on se plante sur le look d’un SUV.

J’ai dit, dans les yeux

Mais, alors que la disposition du regard de la 508, très en retrait de la ligne frontale du capot, était propice à l’expressivité, les modules lumineux qui le composaient semblaient un peu ternes, un peu vides d’intension, ses optiques paraissaient trop peu travaillées sans que personne ne soit vraiment capable de dire comment elles auraient pu l’être davantage sans attirer sur elle une attention qui, dès lors, aurait été excessive. D’une certaine façon, pour le dire un peu comme Leibniz, cette face avant était la meilleure face avant possible, sans être tout à fait parfaite. Le seul défaut de la perfection, c’est qu’elle n’existe pas.

Le problème venait peut-être de ceci : les crocs devaient accaparer le regard du spectateur, sans pour autant constituer le regard de la 508 elle-même. Dès lors, d’une certaine façon, on ne savait pas trop où scruter cette voiture pour parvenir à la regarder dans les yeux. Et si la séduction commence, souvent, par le croisement des regards cet instant de magie était un peu compliqué à partager avec la 508.

La solution pouvait consister à relativiser l’importance visuelle des modules d’éclairage, à en affiner le dessin pour augmenter l’impact des griffes et en faire le véritable regard de la voiture. Mais pour cela, il fallait reconfigurer la totalité de ce visage, le reconstruire de A à Z.

Qu’à cela ne tienne !

L’Equation résolue

Voici donc la 508 recon-figurée, et en la découvrant, on réalise à quel point cet avant est littéralement transfiguré, au point qu’on a l’impression de regarder un nouveau modèle. Rarement dans un facelift on aura à ce point tiré sur l’élastique identitaire qui est censé lier la version précédente d’une automobile à celle qui a pour mission de prolonger sa carrière. Les rares cas de ce genre concernaient des modèles considérés comme des échecs esthétiques. Ici, la démarche est toute autre puisqu’il s’agit de donner un petit coup de fouet à un modèle réussi.

Soudain, c’est comme si la 508 changeait d’époque, et donc de références esthétiques. La version qu’on connait rappelait des modèles américains classiques, et faisait très « bagnole ». Un poil agressive avec son regard enfoncé sous les arcades sourcilières, on se disait qu’elle jouait un peu les muscle cars, comme si la 508 avait vocation à être une Dodge à l’européenne. C’était l’époque où on se disait que Peugeot allait conquérir l’Amérique, et ça semblait assez censé que cette berline à l’identité forte évoque, comme ça, la conquête de l’Ouest.

Entre temps, ce rêve de grandeur s’est traduit autrement : Dodge est désormais un cousin ricain de Peugeot, les lionnes n’ont plus vocation à mettre les roues sur cet autre continent. Pourtant, la 508 revue et corrigée fait de nouveau penser, un peu, à l’Amérique, mais selon une référence plus élevée dans l’échelle sociale : il y a désormais un peu de Cadillac dans cette face avant plus verticale, plus franchement encadrée par l’éclairage diurne, façon CT-5, CT-6 ou même Lyric. Cette présence plus affirmée des fameux crocs élargit visuellement ce visage, lui offrant une stature plus manifeste, comme si désormais la voiture nous regardait ouvertement, droit dans les yeux, alors qu’elle le faisait un peu en douce précédemment. La 508 avance, fière et volontaire, marchant dans les pas d’Inception qui se déploie dans ce nouvel univers, en éclaireur.

La déclinaison PSE s’affiche, dans la couleur blanche de son dévoilement, comme particulièrement agressive : sa face avant dévorée par le noir de sa calandre lui donne une allure vorace, qui évoque un peu la façon dont Honda peut, parfois aussi, traiter ses modèles enragés, particulièrement sa Civic quand elle enfile le survêtement des Type R. Elle aussi fait du sport en dissimulant son visage dans un masque noir dont n’émerge que son regard. Façon Robin. La 508 pousse ce principe plus loin encore, s’offrant une allure particulièrement intimidante, conjuguant les noirs mats et brillants, façon Darth Vader. Ce qui est intéressant ici, c’est que ce masque est une prémonition du visage des futures Peugeot, puisque celui-ci sera constitué, très principalement d’une vaste surface sombre dans laquelle n’émergeront que les griffes, et quelques lignes structurantes tracées d’un trait de lumière.

La finition classique, elle, constitue en quelque sorte la forme achevée de ce qui avait été inauguré par le facelift du 3008 : la stylisation de la calandre au point d’en estomper les limites, de la fondre dans la face avant et de ne plus savoir où elle commence, où elle s’achève ; une façon élégante de la noyer dans la masse, et de la faire disparaitre tout en la célébrant. C’est sans doute dans cette finition et sous cet angle que la 508 semble soudain nettement plus massive, sans pour autant paraître lourde. Elle gagne, avant tout, en modernité, au point qu’on se dit qu’il ne faudra pas tarder avant de mettre les autres modèles de la gamme au diapason de cette nouvelle partition : la 308, pourtant récente, semble d’autant plus appartenir à un monde ancien qu’on sait son dessin un peu dicté par les exigences stylistiques de la 408. On pensait la 508 un peu finie, on affirmait même que sa tonitruante version PSE disparaissait d’ores et déjà du catalogue. L’histoire automobile réserve parfois des final twists qui soulagent un peu. Parce qu’on peut encore voir le label PSE prospérer, et ne pas être réservé à la seule berline de la gamme.

Telle qu’on la découvre, la 508 est simultanément une conclusion et une introduction. Elle parachève la berline qu’elle était déjà, en s’offrant une seconde vie. Son corps reste semblable à lui-même, et il faudra voir en conditions réelles comment cette nouvelle proue se marie à cette silhouette générale. Mais simultanément, elle est un peu l’embryon des Peugeot futures, la première entrevue échographique avec les nouveaux nés à venir. Inceptive, elle nous en donne une idée, une prémonition.

Grande Jonction

Un filigrane. Ou plutôt, en l’occurrence, un féligrane. Tout le monde craignait un peu l’avènement des trois crocs. On se demandait si ça n’allait pas faire un peu trop. Ici encore, on est rassuré : il ne s’agit plus de prolonger le sabre tel qu’on le connaît sur les Peugeot actuelles, mais de faire évoluer celui-ci en largeur, pour en faire un élément du visage lui-même, et non une façon d’encadrer celui-ci. Jusque là les crocs dessinaient les joues de ce visage. Désormais il en constitue les yeux. Les optiques sont au croisement du monde d’hier et de l’univers Peugeot à venir. En haut, la partie dédiée à l’éclairage s’affine, mais demeure présente. Perpendiculairement, les crocs raccourcissent, mais gagnent en épaisseur. Certains trouvent que dès lors ce motif s’approche trop de ce que DS propose depuis peu. En réalité, le rôle joué dans l’organisation des formes et la répartition des fonctions est très différent : on peut regarder la face avant de cette nouvelle 508 en pensant que les crocs constituent son regard. Un tel exercice est impossible sur les DS. Sur celles-ci, c’est le motif du filament qui est décliné, en prenant pour modèle la façon évanescente dont est constituée la traine de la méduse. Chez Peugeot, on est entre la dentition et la patte dotée de griffes. Et à termes, il faut s’attendre à voir les optiques supérieures perdre en volume, se faire de plus en plus discrètes, tandis que les crocs, eux, gagneront en largeur, façon 9×8. Mais comme on l’a déjà dit, le modèle, c’est la version haut de gamme de la 208 : ses optiques barrées de trois lames lumineuses constituent le motif qu’on va voir se développer sur toutes les Peugeot. Et c’est pour ça qu’on peut attendre le facelift de ce modèle avec une certaine impatience. Car mine de rien, cet éclairage identitaire, on l’a vu, peut s’insérer dans des formes évoquant les optiques de la 505, mais on peut aussi les imaginer dans des formats de type 205, ou 104. La déclinaison de ce principe paraît presque sans fin.

Swoosh et Griff

Mine de rien, ce que fait ici Peugeot fait penser au geste esthétique que constitue le logo Nike. On le perçoit peut-être un peu moins quand on n’est pas plongé dans la culture anglo-saxonne, mais le fameux Swoosh n’est pas simplement un logo comme un autre. Il n’est pas une simple forme associée à des équipements sportifs. Le Swoosh est le signe que, dans la majeure partie du monde, on trace d’un geste un peu automatique pour cocher les cases d’un formulaire ou d’un QCM. C’est donc plus qu’un signe. C’est la trace laissée par un geste. Et ce geste signifie le fait de sélectionner quelque chose plutôt qu’autre chose, d’opter, c’est le signe du choix, de la préférence. C’est aussi, comme l’a bien compris Naomi Klein dans l’analyse très développée de la marque américaine qu’elle mène dans son ouvrage, No Logo, un signe qui rappelle ce qu’est dans le fond le branding : si le mot, comme en français, désigne le nom qu’on donne à telle ou telle gamme de produits (Nike est une marque, comme Adidas ou Fiat), il nomme aussi le fait de marquer le bétail au fer rouge, d’apposer sur un objet ou un être le signe d’une appartenance. Ainsi, quand Nike appose son logo sur un objet, il coche cet objet. Quand je porte un t-shirt barré du Swoosh, c’est comme si Nike prenait un marqueur gigantesque pour me cocher : « Lui, c’est fait ». Un terrain de basket ? « C’est fait ! » Un gymnase ? « C’est bon on l’a ! ». Un stade tout entier affiche sur sa pelouse une gigantesque virgule ? C’est que Nike l’a brandée, comme si la marque disposait d’un tampon taille XXL et, qu’avec sa main quasi divine, elle frappait le monde pour se l’approprier et qu’on la reconnaisse.

Ce potentiel, on le retrouve dans les trois traits désormais identitaires de la marque Peugeot. Selon les distinctions établies par Hegel, puis de Saussure en linguistique, on peut dire que si le lion est le signe arbitraire désignant Peugeot, ces trois griffes lumineuses peuvent être considérées comme le symbole de la marque. Un symbole contient en effet un lien formel avec ce qu’il désigne. Ici, cette signature peut passer pour la cicatrice laissée par le geste du lion mettant la patte sur sa proie. Comme le Z de Zorro, comme le M de M le Maudit, comme Bat-Signal dans le ciel de Gotham ou, donc, le Swoosh de Nike. La signature lumineuse, à l’avant comme à l’arrière, est au sens propre comme au sens figuré, une marque que Peugeot laisse sur le monde, un signe de sa présence comme on reconnaît le territoire d’un lion en observant les empreintes de ses pattes au sol, de ses griffes sur ses proies ou sur les arbres. De nuit comme de jour, on repèrera de loin la présence d’une Peugeot à l’apparition des six cicatrices dans le paysage. Comme le montre l’arrière de la nouvelle 508, peu importeront leur inclinaison, leur longueur ou leur profondeur. Telles les trois bandes Adidas, les trois segments de droite peuvent devenir le résumé iconique de la marque, son étendard, son signe de ralliement.

Gentlemen, start your engines

Achevons ce passage en revue des premières impressions (comme tout le monde, je découvre ce visage aujourd’hui même, et j’avoue avoir été, à quatre heures du mat’, en train d’en découvrir les traits sur le Nouvel automobiliste) par le récit des origines de cette 508 transfigurée. Telle que sa Genèse est racontée, le jardin d’Eden de cette automobile serait la piste. Son liquide amniotique serait la compétition. Le petit film consacrant sa venue au monde fait le lien, direct, entre les faces avant de 9×8 et de 508. Rarement on aura vu un bolide dédié à la course être à ce point, aussi, un concept car annonciateur de modèles destinés au grand public. On ne sait pas encore ce que sera la carrière de la 9×8 sur la piste ; on sait juste qu’elle aura fort à faire, mais quel que soit son palmarès, son sens du combat lui fait déjà honneur. Fonder la gamme sur un tel pari témoigne, aussi, d’un sens du sport érigé en principe industriel.

Cette 508 est, aujourd’hui, la première victoire de la 9×8.

7 Comments

  1. Vivement le configurateur pour apercevoir la version de base 😀
    Jusqu’il y a peu, la phase 1 en modèle d’accès se voyait privée de ses crocs, c’était dommage.

    Cette face avant noire semble devenir un gimmick de l’époque, au même titre que le bandeau arrière.
    Seat avait sorti dans les années 2000 l’Ibiza Bocanegra, au moins elle portait bien son nom !

    Encore une fois, hâte de la voir en vrai.

  2. Je me suis aussi demandé si les versions de base allaient être différentes, d’autant que chez Peugeot, le look de la face avant est jusqu’à aujourd’hui une raison importante pour la clientèle d’opter pour les finitions supérieures, histoire d’avoir une bagnole qui a de la gueule.

    La Seat est une très bonne référence ! Je n’y avais pas pensé. Il me semble aussi que certaines Mégane RS ont aussi été dotées d’une face dévorée par la noirceur.

  3. Vos images sont toujours superbes. La 508 gagne son masque VIzor (Opel) et, de vos images, je n’arrive plus à me retirer la vision de 2 doubles, pardon triples chevrons, formés par les optiques à chaque extrême de la calandre ! Au moins ce facelifting ne passera pas inaperçu pour une fois. La 508 fait tapis « all in ! regardez moi encore une fois ! » mais elle n’est déjà plus de cette époque.

    • Merci pour la lecture !

      Je suis assez d’accord avec vous : la gamme Peugeot semble se situer entre deux époques. Ca me semble encore plus flagrant avec la 308, dont le profil est encore marqué par le vitrage de la 308 qui l’a précédée, alors que le 3008 pourtant en fin de carrière propose quelque chose de beaucoup plus poussé dans sa façon de gérer les surfaces vitrées.

      La 508 est une exercice de style particulier. Ce qui est peut-être paradoxal ici, c’est qu’elle était jusque là une bagnole à l’ancienne, et que ce nouveau visage la prend par la main pour sauter dans le grand bain des Peugeot de demain.

      Il faut sans doute voir cette période comme une transition, dont Inception donne une idée de ce vers quoi elle mène.

  4. il y a quelque chose d’un peu inversé au restylage de la 406, qui mine de rien était très important aussi. Et qui pourtant, là, ne préfigurait rien de particulier , face avant unique qui s’est suffit à elle même. De toute lisse avec ses habituelles barrettes discrètes qui signaient les Peugeot des années 80 et 90, elle a enfoncé une calandre entre les phares affinés et sinueux, qui me font penser à cette 508 avant restylage. Et ce restylage de 508 donc, sur les versions normales, me fait penser à ces Peugeot aux barretes couleur caisse comme un fondu assez doux et assez inexpressif, qui là aujourd’hui, s’il n’y avait ce nouveau regard percutant, poserait vraiment problème à mon avis. Autant le flou de la calandre d’un 3008 finalement correspond assez à un gros masque noir qui délimite malgré tout une belle surface pour nos yeux, autant cette nouvelle expérimentation d’une mosaique que l’on peut voir déjà sur la 408, a quelque chose d’inquiétant. De près c’est un assemblage de tessons ultra sophistiqué (perso je trouve ça cauchemardesque), comme si un mosaïste un peu fou avait été embauché chez Peugeot, suivant la mode pour les designers de courir les métiers d’art et de chercher leur inspiration dans les galeries. De loin, si on croise la voiture (la 408 pour l’instant), c’est….eh bien, elle est déjà passée et on on n’a rien vu !! Elle est floue, vague, on a l’impression d’avoir oublié ses lunettes. Le regard à angle droit avec les 3 griffes compensera t’il cet effet de disparition, un peu comme les faces vides des voitures électriques sans calandre? Comme modèle de transition, c’est acceptable, mais la marque va devoir radicaliser son affaire je pense, en allant peut être comme certains dessins le montrent, vers le retour des années 70 à la new 505…., quelque chose de franc et aiguisé, ou autre part, car là cette « disparition » l’emmène plutôt vers un mur fait d’un gros point d’interrogation.
    La 308, en étant peut être une dernière représentante de l’époque qui finit, conserve ce qui fait le plaisir visuel de tout amateur d’auto, c’est une vraie gueule de bagnole avec phares et grosse/belle calandre.

    • Je ne perçois pas la 408 aussi négativement que toi, mais je vois un peu l’effet dont tu parles. Il me semble aussi qu’on est en ce moment sur des faces avant de transition. Le véritable avenir identitaire de Peugeot, c’est le concept Inception qui me semble l’avoir montré. Et il m’intéresse plus. Mais d’un point de vue technique, j’aime aussi observer comment les designers gèrent cette transition, avec la volonté de poursuivre une sorte de récit en gardant sa cohérence. Et même si j’oscille entre le regret de la 508 phase 1 et ce que donne, très très différemment sa version restylée, j’ai hâte de voir ce que ça va donner à partir du remplacement de la 208.

      Merci, en tout cas, pour ce long commentaire !

  5. Alors je trouve que lorsqu’il y a un masque noir sur les versions hautes comme sur la vidéo c’est superbe avec phares posés dessus et mis en exergue, et ça nous ramène un peu aux grands rectangles noirs historiques. Pas de doute que ce soit exploré dans un futur proche suite au concept.
    La 208 à mon avis aura un restylage différent de 2008…masque noir ou mosaïque romaine? Il faudrait demander à un aruspice! Ou à Jean Michel Jarre lol
    Quant à l’idée du dégradé, stylistiquement c’est une démarche trop difficile pour être exploitée autrement que comme une transition ( exprimée comme douce donc), sous peine et et c’est l’effet que me fait la face de 408 (et pas le reste de la voiture) de basculer dans une sorte de dégradation (de la notion de voiture dont ‘elle se prétend pourtant fière héritière). Un peu oeuvre d’art un peu design d’objet, ou tout simplement trop décoratif pour du design auto, attention à la fuite du regard! C’est dommage qu’avec sa forme tout de m^me très moderne elle n’ait pas osé un truc qui du coup j’espère apparaitra sur le new 3008.

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