Razorlight

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La dernière fois qu’un clip de Unkle avait mis en scènes des bagnoles, c’était dans un tunnel, roulant au pas derrière un Denis Lavant passablement agité du bocal, gesticulant de tout son corps, comme pris de rage, avant qu’un premier conducteur le frôle pour le dépasser, puis un second, audaces qui évidemment augmentaient la fureur du piéton souterrain, jusqu’à ce que l’inévitable arrive, et l’impensable aussi. Rabbit in you headlight permettait de découvrir, comme si on gagnait le gros lot : Unkle, Lavant, Jonathan Glazer, réalisateur du clip, que du beau monde autour d’une voix qui dépassait les frontières habituelles de la plainte, dans le corps étrange de Tom York. 

Depuis, Unkle frayait sur des paysages d’une autre nature, sa musique panoramique embarquant, à coup sûr vers des territoires inconnus, dans lesquels on ne se déplaçait plus en bagnole, mais en vaisseaux spatiaux. Et puis en ce printemps, retour sur le goudron, avec ce The Road, prélude à un album du même nom, agrémenté de la mention « Vol. 1 », qui sonne comme une promesse d’avenir. Le premier clip signe visuellement ce retour sur le plancher des vaches, dans un paysage terrestre, rural, nocturne et asséché, livré à l’obscurité et à la poussière. C’est une nuit trouée par une lumière rasante qui agrandit les ombres et pousse les curseurs des contrastes dans le rouge. Au milieu des étendues désertées, comme si une catastrophe globale avait fait disparaître toute forme de vie, est tracée une route, livrée à elle-même. On n’y croiser personne mais elle se tient là comme une promesse d’ailleurs. Et après tout, dans le fond, la route n’est rien d’autre que ça. Et de nouveau, ce clip est tout simplement une réussite, et un poème visuel pour les amateurs d’asphalte. 

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