Y a une route

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Quelle meilleure manière d’inaugurer ce blog que d’inviter le Y a une route de Gérard Manset ? D’abord parce que ce titre est lui-même, dans l’album de Manset (et ce dans toutes ses versions, puisqu’il l’a plusieurs fois remanié depuis sa sortie) une introduction, l’ouverture de cet autre chef d’oeuvre, Il voyage en solitaire. Or la solitude est l’alliée de l’expérience automobile. Quand bien même on roule à plusieurs, même si on se promène à la cool dans une de ces « voitures des copains » qui ont réjoui quelques générations d’automobilistes avant que la voiture devienne presque universellement un objet très sérieux, même si la route est un ruban partagé, et qu’il ne s’agira jamais ici de faire la promotion d’un usage de la route qui oublie cette donnée première, réelle, nécessaire, la bagnole ramène toujours, à un moment ou à un autre, à soi-même. Parce qu’on y tient une place qui n’est pas partagée, parce qu’être devant ou derrière, ce n’est pas la même expérience, tout comme l’expérience n’est pas semblable selon qu’on la vit derrière le volant ou depuis le siège passager, chacun a un point de vue particulier depuis lequel se déroule, en travelling, le paysage. 

Certaines voitures ouvrent sur l’environnement dans lequel elles évoluent,  d’autres au contraire invitent à un recueillement quasi organique, à participer pleinement à l’effort mécanique qui se déploie dans le prolongement du corps du conducteur. Il n’y a pas de raison a priori qui permette de penser qu’un des points de vue soit, globalement, plus proche de l’essence de ce qu’est la bagnole qu’un autre. Les destinations sont multiples, les itinéraires tout autant, et chaque moyen de se déplacer rend le trajet à son tour unique, sans même évoquer le coup de volant des uns, et des autres. 

« finalement tout est pareil parce que
Y’a une route.
Tu la longes ou tu la coupes.
Tu t’allonges et te passe dessus
Ou tu te lèves et on te tire dessus.
Y’a une route. C’est mieux que rien.
Sous tes semelles c’est dur et ça tient. »

Sous tes pneus aussi. 

On tient là l’objet des lignes qui suivront.

 

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