Le (la ?) Cullinan a beau emprunter son nom au plus gros diamant du monde, contrairement à sa grande soeur, la Phantom, il ne dispose pas, sur sa planche de bord, de la fameuse « Gallery », cette surface personnalisable dans laquelle on peut glisser, dans un luxe inouï de précautions, une oeuvre d’art véritable. Ca restera une exclusivité absolue de la Phantom, puisqu’aucun autre modèle, au monde, ne propose une telle possibilité de personnalisation, et qu’aucune autre Rolls ne pourra accueillir l’oeuvre que vous aurez choisie pour la vôtre. Voila qui exigera de posséder une autre Rolls ET une Phantom.
On prévoira donc, au moment d’acheter ce Cullinan, de commander aussi une Phantom, histoire de pouvoir sortir en ville en promenant avec soi sa propre gallerie d’art personnelle.
Bref, pas de gallery dans le Cullinan ? Qu’à cela ne tienne, offrons-lui au moins une galerie de photos, glanées à droite à gauche, et permettant de se faire une idée de ce à quoi ressemble ce royal baby.
Un tout-terrain Rolls-Royce avec une banquette rabattable… Tout un symbole. Celui de deux sièges qui se plient comme une page d’histoire qui se tourne. Une marque dantesque semblant comme écornée par le diktat de « l’extra-marketing ». Snif.
Je suis assez d’accord, je suis en train de trousser un petit article qui va un peu dans ce sens. Ce n’est pas que l’objet soit raté. S’il fallait vraiment le faire, c’est sans doute à peu près comme ça qu’il fallait le concevoir. Mais on peut se demander si la marque n’est pas un peu abîmée par cet exercice. Et à force, on peut se demander, aussi, si ce n’est pas le marché, en lui-même, qui conduit à ce genre d’abyme : pour que les Rolls existent, il est nécessaire que des profits soient fait, quelque part, sinon, il n’y a pas d’acheteur. Longtemps, les marques de prestige se sont maintenues, aristocratiquement, au dessus du grand marché. Mais celui-ci se retourne maintenant contre elles, et sans doute y perdent-elles une bonne part de leur authenticité.