Que nul n’entre ici s’il n’est Jason Statham

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Vous aimez les bagnoles ?

Donc, vous aimez Jason Statham.

Que vous le vouliez, ou non. Je sais ce que c’est : j’ai du mal à l’admettre, mais on ne peut pas prendre la caisse sans prendre le chauffeur. Et en tout conducteur, il y a un Jason Statham qui sommeille. Un type immuablement identique à lui-même, tellement stable qu’on a l’impression qu’il a toujours été, et qu’il sera toujours, le même. A t-on la moindre idée de ce à quoi pouvait ressembler Jason Statham enfant ? Non. Vieillira-t-il ? Impossible. Fiable, inoxydable, fidèle, réglo, Statham est comme un objet bien construit, dont on sait ce qu’on peut attendre, dont on est aussi conscient que c’est pas la peine de lui demander ce qu’il ne sait pas faire. On peut lui reprocher de ne jouer qu’un seul, perpétuel et même rôle. Et en gros, c’est une sorte de Lino Ventura 2.0. Un gentil qu’il vaut mieux ne pas trop trop emmerder. Un type qui ne peut pas jouer le pur méchant parce qu’il a intégré la méchanceté à sa propre façon de jouer le gars bien. Correct, avec option féroce. Jason Statham est à l’incorrection ce que la 508 PSE est à la berline sportive. Il est ça, et pas autre chose. Ca, et rien d’autre. Mais après tout, on aurait pu dire la même chose de Jean Gabin. Une poignée d’expressions, un petit sourire crispé, une moue qui dit « Vas-y vas-y, continue à faire le mariole, dans quelques secondes tu vas retourner chez maman avec deux rotules en moins », une tronche qui dit que, là, sérieusement, ça va commencer à bien faire. La tristesse ? Connaît pas. L’angoisse existentielle ? Sait même pas ce que ça veut dire. Lui, ce qu’il connaît, c’est la clé de bras, le coup de boule, le clic de la ceinture, la pendaison par la ceinture, le pied droit qui enfonce, alternativement, l’une ou l’autre des pédales, l’appel contre appel. Puis l’ouverture de la porte passager arrière droit, pour faire descendre celui ou celle dont il aura eu la charge, quelques kilomètres durant. Jason Statham n’est que Jason Statham et rien d’autre. Mais ce qu’il est, il l’est totalement, tendrement, tragiquement.

L’équation est réciproque.

Vous aimez Jason Statham ?

Alors vous aimez les bagnoles. Au point que même quand Statham ne conduit pas, on imagine quand même la bagnole qu’il devrait conduire. Au point que dans les scènes où ne figure aucune bagnole il semble lui manquer un truc, comme s’il n’avait plus de mains, comme si sa raison d’être disparaissait, comme s’il n’avait plus les couilles d’être lui-même.

Bref, si vous aimez Jason Statham, ce qui ne fait aucun doute, vous allez aimer ce qui va suivre parce que vous allez voir non pas un, non pas deux, pas même trois Jason Statham. Vous allez voir un monde peuplé de Jason Statham, c’est à dire un monde de pur masculinité, y compris quand il incarne des personnages féminins. Ce n’est pas vraiment qu’il peut être femme. C’est plutôt qu’une femme peut être, aussi, Jason Statham. Le résultat n’est pas sans rappeler Come to Daddy et Windowlicker, clips dans lesquels Chris Cunningham multipliait les Aphex Twin comme Jésus multipliait les petits pains au self. On pense aussi, pas mal, à la géniale invasion de John Malkovich dans Dans la Peau de John Malkovich de Spike Jonze.

On s’était déjà demandé ce que serait le monde sans Jason Statham, hypothèse que, grâce au cinéma, le monde ne connaîtra jamais. ici, Fredrik Bond répond à une autre question, tout aussi importante : que serait le monde s’il n’était peuplé que de Jason Statham ? Et à regarder le résultat, on se dit que c’est un monde qui aurait de la gueule.

Au fait, c’est une pub pour LG. Mais ici à vrai dire on s’en fout un peu. Et elle date de 2017. Et ça aussi, on s’en fout. On n’est pas dans l’actualité. D’ailleurs, on reparlera un de ces de quatre de Fredrik Bond.

2 Comments

  1. Un peu de brute dans ce monde de douceur !
    Je me permets de remettre ici un petit message que j’ai laissé sur ton compte Instagram (pas sûr que tu le consultes à priori 😁):
    Une vidéo que tu risques d’apprecier, sur une jolie bête, concurrente de la fameuse Lotus Omega, la Mercedes 500 E : https://youtu.be/vhvg-mjoPc4
    Joli clin d’œil de Porsche pour cet anniversaire, même si c’est évidemment pour mettre en avant son apport dans le projet ! Mais la communication sur les collaborations entre marques « concurrentes » est plutôt très discrète habituellement.

    • Mince, j’ai beau chercher, je ne trouve pas ce message ! Et c’est d’autant plus regrettable que j’adore la classe puissante de cette 500. Elle trouve dans cette déclinaison tout ce qui lui faut pour être simplement « présente », sans en faire trop, et sans fausse modestie non plus. Et c’est vrai qu’il n’est pas si fréquent de voir de telles collaborations vertueuses.

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