Voix d’extinction

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Twitter n’est apparu qu’en 2006 ; alors le 26 septembre 2003, personne chez Renault n’a pu twitter un petit hommage à Robert Palmer. Pourtant, son Johnny & Mary aura servi, sous de multiples réinterprétations, de toile de fond musicale à bon nombre des publicités de celle qui, dans les années 80, était encore appelée, « La régie ». 

Il y a des marques dont les publicités sont indissociablement liées à des titres, ou à des artistes. Robert Palmer avec Renault, et Heineken. Et Mark Hollis, avec la 205. 

Ce qu’il y a à gagner à être une marque, c’est l’histoire. Au début d’Interstellar, Joseph Cooper (Matthew McConaughey) dit un truc pas mal sur le fait d’être devenu père. En gros, ça dit ça : à partir du moment où on a des enfants, on n’a plus qu’une chose à faire dans la vie : devenir des souvenirs pour eux. Les marques ont aussi cette tâche, si on veut bien ne pas les réduire au simple fait qu’elles font gagner du fric : elles créent avec le public, qui ne se limite pas à sa clientèle, une relation particulière, faite d’une alternance de périodes calmes et d’événements qui construisent peu à peu une histoire commune, un passé partagé, une culture et une mémoire qu’on peut convoquer de temps en temps. 

Jean-Philippe Imparato, le boss de Peugeot, peut souvent sembler être un gars un peu brut de décoffrage, un peu baratineur ou beau parleur, mais derrière ce personnage un peu excessif très bien trouvé – parce qu’on aime ça, en fait, ce genre d’excès, la France ne fait pas émerger des Dupond-Moretti et des Depardieu tout à fait pour rien, ni par hasard – il y a aussi un gars manifestement passionné par ce qu’il fait, c’est à dire des bagnoles, et qui est pétri par cette culture automobile. Alors, comme Mark Hollis est mort il y a quelques jours, et que quelques années auparavant John Dorsey et une poignée d’autres entrepreneurs créaient Twitter, il était possible pour le patron de Peugeot de rendre un petit, mais sans doute sincère hommage au chanteur de Talk-Talk. Comme quoi l’histoire est bien faite, parce que si la carrière musicale de Mark Hollis fut, volontairement, écourtée – il semblait avoir vu Interstellar avant tout le monde, et dès 1991, il mettait fin à l’activité de Talk Talk, se consacrant désormais exclusivement à sa famille, ne rompant ce vœu de silence qu’une seule fois, en 1998, pour un album qui, comme souvent pour les premiers albums, portera son nom, et sera aussi son œuvre ultime – elle a suffisamment d’importance pour valoir la peine de s’en souvenir. 

Such a shame fait partie de ces objets pop qui vivent sur deux plans. L’un est purement musical, et c’est un sacré morceau, s’ouvrant sur des cris d’animaux sans doute sortis tout droit du ventre d’un DX7, prenant son temps pour s’élancer, comme un réacteur qu’on chaufferait patiemment avant de lancer la procédure de décollage; un décollage à deux étages, façon sortie de l’atmosphère. Le couplet est quasiment spatial avant un refrain dopé avec une ligne de basse comme Paul Webb en avait le secret, et des envolées synthétiques qui emportaient le tout on ne sait trop où ; ailleurs assurément. Le genre de morceau qui allait partout, sur les pistes de danse, en bagnole, dans le walkman, en avion bien sûr aussi ; une composition magique, tellement puissante qu’on ne savait plus qui, de l’instrumentation ou du chanteur, apportait le plus d’intensité et d’urgence à ce qui, mine de rien, était rudement proche d’un cri de rage, une angoisse, un tourment transformé en décollage, puis en danse. Mais voila, on n’est pas un titre pop sans descendre un peu vers les vallées où vivent les êtres humains. Et Such a shame est peut-être devenu, aussi, un titre particulier dans nos oreilles parce qu’il a accompagné des images que les petits écrans ont suffisamment diffusées pour qu’elles nous marquent, indéfiniment. 

En 1986, Peugeot demande à Gérard Pirès de réaliser une publicité pour la 205. La petite lionne a déjà joué son sacré numéro, depuis 1982, elle sauve littéralement les fesses du lion, et elle renouvelle totalement l’image que le grand public a de cette marque jusque là considérée comme bourgeoise. Bourgeoise, en fait, Peugeot l’est toujours, c’est juste que pour des raisons dont on ne sait pas trop si elles sont très conscientes, la marque accompagne le dévergondage de la bourgeoisie, qui desserre nettement ses corsets et ses complets vestons, se met au sport, passe du marivaudage au minitel rose et fait du fric désormais sans aucune honte. L’association Gérard Pirès / Peugeot n’est pas évidente, et pourtant, c’est un duo qui va permettre à l’entreprise familiale de passer le cap des années 80, riche d’une relation totalement neuve avec le public. 

A une époque où Opel arrive à vendre des voitures parce qu’elles ont le wifi, on se demande quelle drogue on prenait, dans les années 80, pour valider un tel pitch : un couple se sépare au pied d’un jet privé. Manifestement, c’est elle qui le quitte (elle a le pouvoir, elle a l’argent, elle a avion, il n’aura peut-être pas cette femme), la porte de l’avion se ferme, et lui grimpe dans sa 205 rouge, et se met à rouler dans tous les sens dans la poussière. Du ciel, par le hublot, la femme d’affaire pourra lire le gentil message qu’il lui adresse, tracé aux pneus dans le sable : Garce, avec la voiture qui tourne sur elle-même en doughnut pour achever le point d’exclamation. En France, on n’a pas d’Audi, mais on a des idées, et on sait faire rire les femmes. L’histoire ne dit pas si elle va commander au pilote de d’atterrir sur le champ, ou si elle va le laisser planté là à griller son plein à faire le con avec sa petite voiture en plein désert. Mais la publicité est incroyablement efficace, alors qu’elle est un savant mélange de n’importe quoi et de plans saisissants. Au chapitre du n’importe quoi, le type avec son âne qui sort de nulle part. Au chapitre du saisissant, le plan en travelling qui suit, un peu en avance et caméra braquée vers l’arrière, la 205 lancée à fond derrière l’avion qui s’en va, dérivant en une belle et continuelle dérive dans son nuage de poussière. Comme une prémonition des images de Pikes Peak, quelques années plus tard. 

Mais ce qui magnifie ce plan qui dure à peine deux secondes, c’est la musique. L’instrumentation de Such a shame procure toute sa force de pulsation, toute son énergie trépidante aux images de la petite Peugeot lancée dans ses acrobaties désespérées pour impressionner la grande dame. Musicalement, c’est une idée géniale, parce que le spot respecte ce qu’est ce morceau, un décollage et une virée en altitude. Et malgré la condensation en trente secondes (le titre originel fait 5’30), sa force est intacte. Il est l’expression exacte de la tension dramatique, de la déchirure inhérente à toute rupture, mais aussi de la volonté de dépasser cette souffrance en la transformant en un pur geste. Depuis que la bagnole existe, qu’est ce qui vient à l’esprit juste après une rupture ? Prendre le volant, et filer sans but. Et depuis Vanishing Point, on sait qu’il n’y a pas meilleur endroit pour ça qu’un désert.

Même le choix de transformer le drame et le geste de désespoir en blague est finalement assez fidèle à l’interprétation de cette chanson.  Mark Hollis n’était pas dupe de ce qu’il faisait. Venu du punk, allant vers la musique expérimentale, il savait quoi penser de la musique commerciale et de la pop. Il passa dans ce genre comme une bagnole traçant dans le désert des trajectoires à la frontière de la perdition, comme pour mieux passer à autre chose. Dans le clip de Such a shame, on le voit prendre un malin plaisir à ne pas jouer le jeu. Mise en scène parodique du playback, expression outrée des sentiments, choix délibéré de ne pas paraître à l’aise devant la caméra, dans son caban, sous son bonnet, si typiquement anglais. Avait-il déjà en tête, aux débuts de Talk Talk, de mettre fin à l’aventure ? Difficile à dire. En revanche, dans sa tenue de marin, il donne l’impression d’avoir hâte de passer à autre chose. 

Il est évidemment réducteur de ramener Mark Hollis à cette participation involontaire à une publicité Peugeot. Mais c’est la nature même des objets pop, que d’investir des domaines auxquels ils n’étaient pas destinés, et de toucher un public plus large que celui auquel ils s’adressaient à l’origine. Dans cette aventure, la musique de Talk Talk ne s’est pas dévoyée. Au contraire, elle a provoqué des émotions qui vont sans doute bien au-delà de ce que les services du marketing avaient comploté. Quand la musique est bonne, on peut la mettre à toutes les sauces, c’est toujours elle qui gagne. Et cette fois ci, peut être que le miracle, c’est que dans ce spot, la voiture est, elle aussi, suffisamment bonne pour dépasser toutes les facéties des concepteurs de publicités. Le même spot, avec d’autres modèles, pourrait être ridicule.

Mardi 25 Février 2019, pour Mark Hollis un silence définitif succédait au silence médiatique qu’il avait, lui, choisi. Il y a un genre de sens à cette extinction, car la musique de Talk Talk, d’album en album, se fit de plus en plus discrète, moins urgente et plus apaisée, comme si le son avait été l’expression d’une tension qui se serait apaisée avec le temps. Comme si les notes, les sons, étaient une ressource en raréfaction, et qu’il fallait ne lancer une note que si elle était absolument nécessaire. Et quand chaque note doit être comme indispensable, la musique elle, se tient de plus en plus en suspension. La tête remplie de la tonitruance du spot pour la 205, on peut méditer ce passage au silence en regardant aujourd’hui évoluer l’E208 dont le moteur électrique n’émet plus aucun bruit. Nous sommes au moment où l’automobile, incertaine des ressources qu’elle peut encore se permettre d’exploiter, se tient elle aussi en suspension. Alors qu’un musicien s’éteint, la voiture, elle, risque l’extinction de voie.  Peu à peu, des formes anciennes d’intensités s’éteignent. Ne laisseront-elles que du vide ? Qu’est ce qui, à l’avenir, peuplera l’absence ? 

Mais il n’y a pas d’absence. Il n’y a pas d’absence tout simplement parce qu’il y a le passé. Et si celui-ci n’est plus, nous avons cette chance : quelques uns de ceux qui l’ont peuplé y ont laissé, pour nous, de quoi faire des souvenirs. 


Ce qui compense la tristesse, c’est peut-être aussi que dans le malheur, on repère d’autres humains, qui eux aussi sont touchés, et on sait dès lors que c’est dans le présent que quelque chose se partage avec des inconnus. Et par les temps qui courent, c’est assez précieux. Ca n’a rien à voir avec la bagnole, à ceci près que ça aussi, peut nous transporter : 

Un texte d’abord, de John Jefferson Selve, découvert sur le très bon site Diacritik. C’est une des plus belles choses que j’aie lue sur la musique en général. Il y a des musiques qui changent à tout jamais la façon dont on écoutera ensuite de la musique. Il y a aussi des textes qui ont ce pouvoir, et celui-ci en fait partie.

Et un mix de Joakim (aka Joakim Bouaziz) qui rend hommage, pendant une heure, à Mark Hollis dans son Crowdspacer show, son émission mensuelle. Ca s’écoute ici : 

Et le tracklisting, le voici : 

26 Comments

  1. bonjour,
    je ne connaissais pas Mark Hollis ni la plupart de ses chansons, en dehors de ses quelques tubes. Et je suis tombé sur celle là qui me paraît la plus belle.  » The color of spring ». Ligne de basse superbe et envoûtante.
    https://youtu.be/EkSE8wahoJ0

  2. En effet, Sylvain, ce titre est vraiment superbe. L’album solo de Mark Hollis est, pour moi, une splendeur. On y retrouve les fondamentaux de Talk Talk (dont les lignes de basses sur lesquelles tout le morceau peut trouver un genre de fondation, tout en étant libres), mais il est aussi envahi de ce qui est, sans doute, la vie intérieure de ce grand musicien.

    • Désolé pour la réponse un peu lente, c’est un peu la submersion côté boulot ces temps-ci (ça se voit un peu sur le rythme de publication des articles !!). En effet, la proximité d’âge a pour effet qu’on semble avoir écouté les mêmes groupes au même moment. Et les Stranglers faisaient partie des groupes qui intégraient régulièrement mes compils fabriquées à la main avec des platines « double cassette ». Pourtant, je ne connaissais pas ce titre, qui me semble bien indiqué pour prendre la route. Il aurait pu intégrer une bonne K7, en compagnie des Silencers et de Tom Petty et ses Heartbreakers ! 🙂

  3. hello mister! Nous on était à l’ENS Cachan, les copains de promo arts appliqués venaient de Toulouse et tenaient la boîte du campus , l’ambiance était plus rock que pop, mais un camarade JC Chauzy devenu auteur de BD assez connu me faisait des cassettes pour ma R5 coach ! J’ai une bonne compil de UB40 aussi . Eux ils allaient aux concerts de Tom Petty, les Cramps etc… quand je virais techno au Palace !

  4. C’est marrant, j’écoutais Tom Petty, ou les premiers Texas, tout en me disant que ça n’était pas vraiment « ma » musique. Dans le fond, je prenais davantage au sérieux les dérives mélancoliques de la New-Wave, ou en effet la pop des Smiths. Et des français aussi. Taxi Girl, chez qui je me retrouvais, les Cure, Daho parfois. J’ai trainé devant le Palace, j’ai lu ce qui s’y passait, j’ai cherché davantage à rencontrer ceux qui s’y rendaient, plutôt en extérieur, quand ils se rendaient aux Tuileries. Oui, bon… Mais ça a aussi ouvert grand les portes à d’autres, Sommerville par exemple, parce que c’étaient aussi des années inquiétantes, parfois tragiques, qui réclamaient un peu de soleil.
    Du coup, c’est toujours un peu étrange de replonger dans ces playlists, parce qu’elles ont été des fidèles compagnes, une sorte de main sur l’épaule, et parfois une bonne grosse dose d’ivresse, jusqu’à la nausée. Et néanmoins, indépendamment de l’ambiance de ces temps là, il demeure beaucoup de très bonne musique, des choses qui ont traversé le temps sans prendre de véritable coup de vieux.
    Merci en tout cas, de me remettre ces sonorités, ces ambiances entre les oreilles et, du coup, dans la tête !

  5. Oh, j’oubliais, bon nombre des morceaux de cette époque sont encore dans mes playlists faites exprès pour rouler, de nuit, en bagnole. Les Simple Minds, par exemple, avec le Theme for great cities, que je trouve toujours tellurique, Killing Joke et son Love like blood, le New Year’s day de U2, le In dulce decorum des Damned. Autant de titres qui, j’imagine, font partie des playlists concoctées par Sonny Crockett…

    D’ailleurs : https://open.spotify.com/playlist/1s4sSltSwrLEfsCcz9OVTL

  6. merci pour la playlist, que j’écoute peu à peu, je ne connais presque rien! J’ai l’impression d’être sur un FIP idéal, c’est à dire sans les voix insupportables et aéroportuaires des nanas qui parlent sur les morceaux……comment les gens peuvent ils supporter ça? Je ne peux plus écouter FIP……. Mais les gens plébiscitent France Inter qui s’est converti à la pub pour bagnoles, alors va comprendre Charles, tout fout l’camp.
    Pour les Tuileries, nous aurions presque pu nous y croiser, j’étais un pilier assez assidu, période androgyne étudiant d’art !! Mais j’ai quelques petites années de plus que toi je crois , c’était donc entre 80 et 87….35 ans ont passé comme dans un rêve.

  7. Je n’y ai pas trainé en 80, vu que j’avais 10 ans 🙂

    En revanche, je me souviens avoir compris à 14 ans ce qui s’y passait, et y avoir trainé à partir de cet âge là, en observateur, puis un peu moins en observateur. C’était l’époque où, pour des raisons un peu étranges, on ressemblait fort (enfin, certains d’entre « nous », à des skinheads, dans leur version d’extrême gauche (des redskins en somme). J’ai connu ça avec un peu de distance, en ayant la chance d’être abordé par des gens respectueux, qui m’ont un peu expliqué qui j’étais, et qui doivent être un peu pour quelque chose dans ce que je suis.
    Par contre, les playlists, c’est pas là que je me les suis faites, les radios, libres ou pas, ont fait un peu mon éducation sur ce plan. D’où des goûts davantage influencés par les émissions de hard rock de RTL, Lenoir sur France inter, et puis un peu FG, Carbone 14, Nova. Bref, j’écoute de tout, un peu trop même, tout ça est un peu dispersé.

  8. oui, c’est pour ça que j’ai écrit « presque »! Mais finalement ça nous laisse un « chevauchement » (LOL) de 3 à 4 ans, de 84 à 87…Je ne me souviens pas d’un jeune iroquois, même si la description me ferait penser à d’autres élèves de Duperré où j’étudiais le dessin. J’y ai rencontré quelques types sympas, mais très peu, et en fin de compte c’était plutôt la solitude… Un des gars est devenu un colocataire, un fils de paysan aveyronnais devenu danseur chez Pina Bausch !
    A cette époque il y avait sur FG un insupportable philosophe animateur qui jouait au chat et à la souris avec les jeunes auditeurs, Guy Hocquenguem, que j’avais engueulé en tremblant ! Et puis il y avait Gai Pied en noir et jaune que j’attendais avec impatience…
    Etonnant ça de ne pas avoir « osé » rentrer au Palace? Danser me faisait beaucoup de bien, et puis je ressortais assez malheureux….
    Ca me fait penser qu’à propos de bagnoles, dès 14 ans à Paris dans une famille d’accueil pour mes études, je marchais tous les jours jusqu’à Duperré carton à dessin sous le bras entre Belleville et Temple en regardant les formes des voitures, attiré par le design. La nouvelle Visa m’a marqué avec ses bourrelets de plastique, la GSA aussi tellement modernisée, et la flambante Talbot Horizon !
    La dame du square du nouveau Belleville chez qui je logeais travaillait à Essilor et avais acheté à Joinville la nouvelle 104 Z, 2 places seulement , j’étais revenu avec eux dans le coffre en compagnie d’un jeune cousin qu’ils hébergeaient aussi. Emois…

    • On a, mais ce n’est pas étonnant, des références communes !

      Ce que tu racontes, ces expériences d’hébergement chez les uns, les autres, sur Paris, ça semble appartenir à un passé révolu, tout comme les expériences de voyage effectués dans le coffre, dont l’inconfort partagé pouvait être l’occasion de contacts, disons, émouvants ! 🙂

      Quant aux carrosseries de cette époque, elles m’ont aussi longtemps fait rêver, j’avais cerné qu’on passait des rondeurs simples et sculptées des modèles des années 70 aux lignes davantage dessinées et planes des autos des années 80. J’ai pensé un temps que je pourrais me diriger vers le design auto, avant d’être emporté par un goût plus prononcé encore pour les idées. Ce n’est que plus tard que j’ai compris que les formes et les idées étaient en réalité deux dimensions d’une même abstraction. Et entre temps, je m’étais éloigné des marqueurs pour aller, plutôt, vers la craie des tableaux noirs et les bouquins. Mais du coup, je me suis mis, assez récemment, à écrire à propos des bagnoles, histoire de joindre un peu mes différentes passions.

      Je n’ai fait que le lycée à Paris, dans une institution privée, avant d’aller faire mes études à Lyon, et d’y découvrir un peu plus, ce qu’on appellera « la vie » !

      A la réflexion, je crois que j’avais l’air moins iroquois que, carrément, hirsute !

  9. plaisir de réentendre Someone somewhere en 81eme position de ta playlist .

  10. surprise, sorte de clin d’oeil, hier soir, en voyant surgir du fond des années 70, une flambante GSA rouge traversant la Galice, conduite par l’acteur Fele Martinez à la recherche de la famille d’Ignacio dans « la mauvaise éducation » d’Almodovar. Je ne connaissais pas cet acteur de maintenant 44 ans, quasi inconnu alors que Gael Garcia Bernal devenu une vedette internationale, jouait le rôle principal. Et cette GSA donc, tu saurais toi nous écrire une belle page sur elle peut être, moi j’étais fasciné par ses parechocs en plastique qui la faisait passer dans le monde moderne, délaissant juste avant les années 80 les antédiluviennes lames chromées.
    Pedro Almodovar dit que ce tournage avec Bernal a été un des pires de sa carrière, devant les angoisses de l’acteur mal à l’aise en travesti et contraint d’avoir des contacts avec d’autres hommes (forts légers dans le film!) . En définitive j’aurais bien vu le beau Fele avec de faux aires de Delon gitan, même sans sa GSA avoir une carrière plus flamboyante…

    • J’ai un très bon souvenir réel de la GSA, pour avoir souvent roulé à l’arrière de l’une d’elle, quand gamin je jouais dans une fanfare municipale, et que j’étais embarqué par le chef de cette formation musicale bonne enfant, pour jouer devant les monuments aux morts des communes alentour. J’adorais cette bagnole. Son confort, sa ligne qui me semblait, à l’époque, sportive, son tableau de bord un peu sidérant (avec les satellites, mais aussi une espèce de schéma de la voiture avec des loupiotes qui s’allumaient dessus quand un truc tournait pas rond). Et puis c’est peut-être la première voiture qui m’a fait prendre conscience qu’une marque faisait vivre ses modèles, et les restylait à un moment, pour les réactualiser.

      Il est probable que je fasse un article à son sujet un jour ; j’attendais un peu d’avoir un prétexte « culturel » pour le faire, un clip où elle apparaîtrait, ou bien un film. Il est du coup assez possible que tu m’en donnes, aujourd’hui même, l’occasion. Et il faut donc que je regarde cette Mauvaise éducation que je n’ai pas encore vue !

  11. Je ne dirais pas que c’est un des chefs d’oeuvre d’Almodovar, même si je suis sùr que cette appréciation pour ce cinéaste doit pas mal varier d’un individu à l’autre. La construction est complexe entre réalité et fiction, puisqu’il y a film dans le film et flashes back, c’est un peu désorientant, mais on n’est pas dépaysé pour autant, c’est bien l’univers du cinéaste. Et puis il y a peu de figures féminines dans celui là. Un joli moment avec une imitation de Sara Montiel dans un cabaret.

    La GSA rouge vif est bien présente dans le film, d’autant que les quelques autres véhicules ou taxis sont gris ou vieillots. Je crois qu’on voit même l’intérieur à un moment.

  12. Sylvo Walter sur FB, co inventeur d’un article futur sur la GSA….
    Fele Martinez est quand même assez connu en Espagne pour cette série à succès là bas qu’on n’a pas trop remarquée en France je crois: Grand Hôtel

    • Bon sang, mais c’est bien sûr !

      Et je vois que nous avons le même genre de compagnon à quatre pattes (bon, dit comme ça, c’est un peu étrange, mais nous avons un berger allemand à la maison).

      J’allais proposer de faire connaissance, mais en fait, c’est un peu trop tard, le processus a déjà commencé. Quant à la GSA, j’y réfléchis !

    • Je ne connais pas cet acteur. Mais je vais me renseigner davantage, et creuser un peu son boulot ! Merci 🙂

    • j’adore les bergers allemands aussi et les malinois , Blackboy est croisé de Groenendael qui est maintenant ma race préférée depuis le chien précédent. Abandonné à 1 an au fin fond de l’Espagne, j’ai bien aimé sa bouille d’ourson sur internet, l’association l’a rapatrié vers Carcassonne!

      • Il est très beau ! Il a l’air malin et complice. Nous, nous sommes accompagnés depuis presque 4 ans par Lindo, qui est très sympa, mais très… vivant aussi. On commence tout juste à être un tout petit peu obéis. Au quotidien, il est parfait, en promenade aussi… jusqu’à ce qu’on rencontre d’autres chiens. Il n’est pas violent, mais veut absolument jouer, que les autres soient d’accord, ou pas, et qu’on soit d’accord, ou pas. Bon, c’est un moindre mal, mais il nous aura finalement donné plus de fil à retordre, côté éducation, que le husky et le labrador qui ont vécu avec nous auparavant.

  13. si vous l’avez eu bébé, les petits bergers allemands sont des vraies merveilles. Blackboy avait déjà plus d’un an et enduré bien des épreuves…maintenant il a un lac pour lui presque toute l’année, sauf période estivale bien sùr mais là on rencontre des copains chiens. Avec Lindo ils ont à peu près le même age, Blackboy ne jouerait pas avec lui d’emblée s’il est très dynamique, très, trop calme il craint d’être bousculé et se défend d’une manière originale en pivotant et donnant des coups d’arrière train! C’est trop marrant!
    Une photo de Lindo?

    • Oui on l’a eu à trois mois, mais la séparation avec sa mère a été rude pour lui, pendant des jours il était impossible pour lui de dormir seul. On a été en club canin, mais on en revenait avec les mains en sang, et lui le cou bien amoché, alors que tout le monde était le plus calme et doux possible, mais il était totalement survolté par la présence des autres chiens. Et en ballade, souvent, les autres maîtres ont un peu peur de laisser leur chien jouer avec lui parce qu’il est assez grand (même pour un berger allemand), et très énergique, du coup, on le rattache aussi si on voit que les gens attachent le leur. J’ai tenté avec un groupe de promenades, mais pour le coup, ce sont eux qui sont beaucoup trop libéraux, et laissent absolument tout faire aux chiens, y compris emmerder les simples promeneurs, et j’ai horreur de ça. Du coup, pour le moment, il a peu l’occasion de rencontrer ses semblables malheureusement.

  14. eh bien….ce n’est pas son côté peluche adorable des BB bergers allemands qui reste dans votre souvenir attendri ! J’imagine que c’est une variante à grandes pattes comme on en voit parfois , ils sont très beaux. Blackboy est arrivé très craintif et assez dangereux, il n’avait connu que la laisse et certainement trop de soleil, incapable de devenir un gardien comme prévu par le type qui l’avait pris. Il a préféré l’abandonner dans une pereira et aurait été euthanasié à distance sans le passage d’un gars adorable qui tient un refuge et a vu ce petit groenendael noir apeuré. Ce gars l’a pacifié pendant 2 mois, mais j’ai récupéré un chien très perturbé. Etonnamment, la présence des vagues du lac lui a permis pendant des semaines de faire sortir sa colère (ou énergie négative accumulée), il courait de long en large pendant des séances entières à leur aboyer dessus inlassablement , et finalement ça a grandement aidé à le calmer peu à peu….maintenant, depuis 3 ans, il ne fait plus jamais cela, et nage pour rechercher les batons. D’un naturel très calme, il ne représente plus aucun danger, alors qu’il s’étranglait d’aboiements après les gens! Seul reste, les inconnus ne peuvent rapidement lui caresser la tête. Il veut rester avec moi et que plus personne ne l’emporte!

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